• Définitions: Socialisme, Communisme et Syndicalisme

    Le socialisme est une idéologie politique du milieu du XIXe siècle qui s’oppose au libéralisme.

    Les théoriciens socialistes partent du constat que la société capitaliste libérale ne cesse d’accroître les inégalités sociales. Leur objectif est donc de faire en sorte de renverser le rapport des forces au pouvoir en faveur des catégories sociales exploitées. Mais ils vont rapidement se diviser sur la façon d’y parvenir.

    Le marxisme est une idéologie téléologique: ce qu'il décrit se produira de toute façon un jour, mais nul ne peut savoir quand.

     

    Le mouvement socialiste va se diviser en deux courants:

    Les socialistes révolutionnaires, qui prônent l'action, qui veulent précipiter la révolution prolétarienne.

    • Les socialistes réformistes, qui pensent que l'on peut faire l'économie d'une révolution violente et que l'on peut construire le socialiste par des réformes législatives.

    Ces deux mouvements sont donc en grande partie irréconciliables: les réformistes sont des sociaux-traîtres pour les révolutionnaires ; les révolutionnaires sont de dangereux extrémistes pour les réformistes.

    La révolution russe de 1917 va renforcer cette opposition;

    Les syndicats sont des organisateurs qui ont pour but de défendre les droits d'une profession ou d'un secteur d'activité. Mais ils se positionnent aussi idéologiquement. On distingue donc de la même façon des syndicats révolutionnaires et des syndicats réformistes.

    Le mouvement ouvrier ressemble l'ensemble des acteurs sociaux ( organisations politiques, syndicats, journaux, individus ) qui attendent et agissent pour que la transformation sociale se fasse par l'action collective des ouvriers, des travailleurs et des dominés.

     

    I/ Naissance et affirmation du socialisme et du mouvement ouvrier en Allemagne ( 1875-1918 )

    a) La fondation du parti socialiste allemand

    De 1871 à 1891, l'industrialisation s'accompagne d'une augmentation de la population ( de 41 à 49 millions d'habitants avec la transition démographique ). Celle-ci favorise l'exode rural. ( nombre d'ouvriers passe de 3 à 7 millions ). Cette concentration va favoriser l'émergence d'une “conscience de classe” ( classe ouvrière ). Il y a la fondation des premiers mouvements socialistes en Allemagne: le SDAP, fondé par Wilhelm Liebknecht et August Bebel, l'inspecteur marxiste. Le ADAV créée par Ferdinand Lassalle, parti plus réformiste.

     

    b) Affirmation du socialisme et du syndicalisme

    En 1875, il y a une fusion des deux tendances ( SDAP et ADAV ) qui deviennent le SAP lors du Congrès de Gotha. Mais ces deux tendances continuent à s'opposer fortement.

    En 1878 le chancelier Bismarck fait adopter les “lois antisocratiques” qui interdisent le SAP et les syndicats.

    De plus, Bismarck cherche à couper la SAP de sa base en faisant adopter une série de lois favorables à la classe ouvrière: assurance sociale, assurance maladie, assurance vieillesse et invalidité , réduction du temps de travail des femmes.

    En 1890, le SAP devient le SPD. A la même période Bismarck il lève finalement l'interdiction du SPD et le mouvement social démocrate renaît.  August Bebel renforce les proposition concrètes pour l'amélioration du sort des ouvriers au Congrès d'Erfurt ( 1891 ).

    A la veille de la 1GM, le SPD est le parti politique le plus représenté au Reichstag

     

    c) L'épreuve de la 1GM, la Révolution russe et les division

    Rose Luxemberg et Karl Liebknecht sont exclus du SPD et forment en 1915 la “ Ligue Spartakiste”. En 1917, le SPD se scinde entre SPD et USPD. En janvier 1919, l'USPD et les Spartakistes fondent le KPD ( parti communiste ).

    Durant l'hiver 1918-1919, une vague révolutionnaire se propage dans toute l'Allemagne, un mouvement de grève des ouvriers se développe. Face à l'établissement du gouvernement social-démocrate, les communistes soutiennent les ouvriers dans leur tentative de soulèvement ( janv. 1919 à Berlin ). La répression, sanglante, cause plusieurs centaines de morts, dont celle de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. C’est la « semaine sanglante » ( entre le 5 et le 12 janvier 1919 ). La rupture est définitive entre le SPD, au pouvoir, et le KPD.

    Le 19 janvier 1919, l’élection de l’assemblée constituante donne la victoire au SPD, qui entend activement lutter contre la menace communiste révolutionnaire.

     

    II/ De la division à l'anéantissement ( 1915-1945 )

    1) Le SPD et les conquêtes sociales sous la République de Weimar

    Dans les année 1920-30, le SPD est au coeur des coalitions qui dirige la République de Weimar. Il continue de réprimer les grèves révolutionnaires organisée par l'extrême gauche ( la Ruhr, 1920 ). C'est une politique sociale favorable aux ouvriers ( réformiste ). Les principales mesures sociale prises par la République de Weimar: la loi sur les 8h de travail, l'assurance chômage, la hausse de la rémunération des heures supplémentaires. Cependant, le SPD est contestée sur sa droite comme sur sa gauche avec la répression de la vague révolutionnaire à fait perdre au SPD prés de la moitié de ses adhérents.

     

    2) Socialisme et Communisme pendant la crise

    Les communistes du KPD sont résolument dans l'opposition à la République de Weimar. Le KPD est membre du Komintern, la IIIe Internationale communiste ( 1919 ) pour soutenir le parti bolchevique en Russie et propager l'idéologie révolutionnaire au plan international.

    A partir de 1928, le KPD adopte la tactique “classe contre classe”.

    La “bolchevisation” du KPD renforce dans la division de la gauche allemande au mouvement de l'Allemagne sombre dans la crise des années 30 ( 6 millions de chômeurs en 1932 ). Un groupuscule d'extrême droite, le Parti nazi, va profiter de cette division et de la crise. Ils sont particulièrement sensible à la diabolisation du capitalisme et des juifs, tenus responsable de la crise. Extrême violence politique caractérise cette période: les militants communiste se livrent à des combats de rue avec les SA du Parti nazi.

    Le SPD considère le KPD comme un danger, au même titre que le nazisme. Les élections législatives de 1932 vont s'avérer cruciales dans l'histoire du socialisme allemand, les candidats du KPD refusent toute alliance avec le SPD. C'est le Parti nazi qui devient la 1ère formation politique représentée au Reichstag.

    Certains dirigeants du SPD voient dans la domination d'Hitler au poste de chancelier, le 30 janvier 1933, la possibilité de se débarrasser du danger des communistes.

     

    3) Le mouvement ouvrier persécuté par le nazisme ( 1933-45 )

    Le Parti nazi ne s'inscrit pas dans la perspective d'une défense de la classe ouvrière. Elle élimine sa frange révolutionnaire en 1934, lors de la “nuit des longs couteaux”. Aussi, dés son accession au pouvoir, Hitler s'acharne à réprimer le mouvement ouvrier.

    En février 1933, l'incendie de Reichstag est l'occasion de dénoncer le “complot communiste” et d'interdire le KPD. Le SPD qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler et les autres partis républicains sont également dissouts, ainsi que les syndicaux.

    En juillet 1933, le Parti nazi est le seul parti autorisé en Allemagne. Les chefs du KPD, du SPD et du mouvement syndical sont assassinés ou internés dans les premières camps de concentration ( Dachau --› mars 1933 ).

    Le régime nazi va essayer de cadrer les classes ouvrières ( 1/3 de la population active allemande ).

    Pour les historiens, le régime nazi ne sera pas parvenu a endoctriner la classe ouvrière.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :