• Définitions: Socialisme, Communisme et Syndicalisme

    Le socialisme est une idéologie politique du milieu du XIXe siècle qui s’oppose au libéralisme.

    Les théoriciens socialistes partent du constat que la société capitaliste libérale ne cesse d’accroître les inégalités sociales. Leur objectif est donc de faire en sorte de renverser le rapport des forces au pouvoir en faveur des catégories sociales exploitées. Mais ils vont rapidement se diviser sur la façon d’y parvenir.

    Le marxisme est une idéologie téléologique: ce qu'il décrit se produira de toute façon un jour, mais nul ne peut savoir quand.

     

    Le mouvement socialiste va se diviser en deux courants:

    Les socialistes révolutionnaires, qui prônent l'action, qui veulent précipiter la révolution prolétarienne.

    • Les socialistes réformistes, qui pensent que l'on peut faire l'économie d'une révolution violente et que l'on peut construire le socialiste par des réformes législatives.

    Ces deux mouvements sont donc en grande partie irréconciliables: les réformistes sont des sociaux-traîtres pour les révolutionnaires ; les révolutionnaires sont de dangereux extrémistes pour les réformistes.

    La révolution russe de 1917 va renforcer cette opposition;

    Les syndicats sont des organisateurs qui ont pour but de défendre les droits d'une profession ou d'un secteur d'activité. Mais ils se positionnent aussi idéologiquement. On distingue donc de la même façon des syndicats révolutionnaires et des syndicats réformistes.

    Le mouvement ouvrier ressemble l'ensemble des acteurs sociaux ( organisations politiques, syndicats, journaux, individus ) qui attendent et agissent pour que la transformation sociale se fasse par l'action collective des ouvriers, des travailleurs et des dominés.

     

    I/ Naissance et affirmation du socialisme et du mouvement ouvrier en Allemagne ( 1875-1918 )

    a) La fondation du parti socialiste allemand

    De 1871 à 1891, l'industrialisation s'accompagne d'une augmentation de la population ( de 41 à 49 millions d'habitants avec la transition démographique ). Celle-ci favorise l'exode rural. ( nombre d'ouvriers passe de 3 à 7 millions ). Cette concentration va favoriser l'émergence d'une “conscience de classe” ( classe ouvrière ). Il y a la fondation des premiers mouvements socialistes en Allemagne: le SDAP, fondé par Wilhelm Liebknecht et August Bebel, l'inspecteur marxiste. Le ADAV créée par Ferdinand Lassalle, parti plus réformiste.

     

    b) Affirmation du socialisme et du syndicalisme

    En 1875, il y a une fusion des deux tendances ( SDAP et ADAV ) qui deviennent le SAP lors du Congrès de Gotha. Mais ces deux tendances continuent à s'opposer fortement.

    En 1878 le chancelier Bismarck fait adopter les “lois antisocratiques” qui interdisent le SAP et les syndicats.

    De plus, Bismarck cherche à couper la SAP de sa base en faisant adopter une série de lois favorables à la classe ouvrière: assurance sociale, assurance maladie, assurance vieillesse et invalidité , réduction du temps de travail des femmes.

    En 1890, le SAP devient le SPD. A la même période Bismarck il lève finalement l'interdiction du SPD et le mouvement social démocrate renaît.  August Bebel renforce les proposition concrètes pour l'amélioration du sort des ouvriers au Congrès d'Erfurt ( 1891 ).

    A la veille de la 1GM, le SPD est le parti politique le plus représenté au Reichstag

     

    c) L'épreuve de la 1GM, la Révolution russe et les division

    Rose Luxemberg et Karl Liebknecht sont exclus du SPD et forment en 1915 la “ Ligue Spartakiste”. En 1917, le SPD se scinde entre SPD et USPD. En janvier 1919, l'USPD et les Spartakistes fondent le KPD ( parti communiste ).

    Durant l'hiver 1918-1919, une vague révolutionnaire se propage dans toute l'Allemagne, un mouvement de grève des ouvriers se développe. Face à l'établissement du gouvernement social-démocrate, les communistes soutiennent les ouvriers dans leur tentative de soulèvement ( janv. 1919 à Berlin ). La répression, sanglante, cause plusieurs centaines de morts, dont celle de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. C’est la « semaine sanglante » ( entre le 5 et le 12 janvier 1919 ). La rupture est définitive entre le SPD, au pouvoir, et le KPD.

    Le 19 janvier 1919, l’élection de l’assemblée constituante donne la victoire au SPD, qui entend activement lutter contre la menace communiste révolutionnaire.

     

    II/ De la division à l'anéantissement ( 1915-1945 )

    1) Le SPD et les conquêtes sociales sous la République de Weimar

    Dans les année 1920-30, le SPD est au coeur des coalitions qui dirige la République de Weimar. Il continue de réprimer les grèves révolutionnaires organisée par l'extrême gauche ( la Ruhr, 1920 ). C'est une politique sociale favorable aux ouvriers ( réformiste ). Les principales mesures sociale prises par la République de Weimar: la loi sur les 8h de travail, l'assurance chômage, la hausse de la rémunération des heures supplémentaires. Cependant, le SPD est contestée sur sa droite comme sur sa gauche avec la répression de la vague révolutionnaire à fait perdre au SPD prés de la moitié de ses adhérents.

     

    2) Socialisme et Communisme pendant la crise

    Les communistes du KPD sont résolument dans l'opposition à la République de Weimar. Le KPD est membre du Komintern, la IIIe Internationale communiste ( 1919 ) pour soutenir le parti bolchevique en Russie et propager l'idéologie révolutionnaire au plan international.

    A partir de 1928, le KPD adopte la tactique “classe contre classe”.

    La “bolchevisation” du KPD renforce dans la division de la gauche allemande au mouvement de l'Allemagne sombre dans la crise des années 30 ( 6 millions de chômeurs en 1932 ). Un groupuscule d'extrême droite, le Parti nazi, va profiter de cette division et de la crise. Ils sont particulièrement sensible à la diabolisation du capitalisme et des juifs, tenus responsable de la crise. Extrême violence politique caractérise cette période: les militants communiste se livrent à des combats de rue avec les SA du Parti nazi.

    Le SPD considère le KPD comme un danger, au même titre que le nazisme. Les élections législatives de 1932 vont s'avérer cruciales dans l'histoire du socialisme allemand, les candidats du KPD refusent toute alliance avec le SPD. C'est le Parti nazi qui devient la 1ère formation politique représentée au Reichstag.

    Certains dirigeants du SPD voient dans la domination d'Hitler au poste de chancelier, le 30 janvier 1933, la possibilité de se débarrasser du danger des communistes.

     

    3) Le mouvement ouvrier persécuté par le nazisme ( 1933-45 )

    Le Parti nazi ne s'inscrit pas dans la perspective d'une défense de la classe ouvrière. Elle élimine sa frange révolutionnaire en 1934, lors de la “nuit des longs couteaux”. Aussi, dés son accession au pouvoir, Hitler s'acharne à réprimer le mouvement ouvrier.

    En février 1933, l'incendie de Reichstag est l'occasion de dénoncer le “complot communiste” et d'interdire le KPD. Le SPD qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler et les autres partis républicains sont également dissouts, ainsi que les syndicaux.

    En juillet 1933, le Parti nazi est le seul parti autorisé en Allemagne. Les chefs du KPD, du SPD et du mouvement syndical sont assassinés ou internés dans les premières camps de concentration ( Dachau --› mars 1933 ).

    Le régime nazi va essayer de cadrer les classes ouvrières ( 1/3 de la population active allemande ).

    Pour les historiens, le régime nazi ne sera pas parvenu a endoctriner la classe ouvrière.


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  • Theme n°2 --› «Idéologies, opinions et croyances en Europe de la fin du XIXe siècle a nos jours»

    Leçon n°1 --› «Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à nos jours»

    Le socialisme est une idéologie politique apparue au milieu du XIXe siècle et qui s'oppose au libéralisme. Les théoriciens socialistes partent du constat que la société capitalisme ne cesse d'accroître les inégalités sociales. Elle favorise la domination de la classe dirigeante, la bourgeoisie, sur les ouvriers d'usine, le prolétariat. Leur objectif est donc de faire en sorte de renverser le rapport des forces au pouvoir en faveur des catégories sociales exploitées. Il veulent mettre en place une société plus égalitaire et exigeant un partage des richesses en faveur des plus exploités.

    Pour Karl Marx (1818/1883) à l'origine de la pensée socialiste allemande, l'Histoire est dominé par une lutte des classes qui avec la révolution industrielle différencie ceux qui détiennent le capital (Bourgeoisie) et ceux qui ont leur force de travail (Prolétariat).

    Les syndicats --› organisation qui ont pour but de défendre les droits d'une profession ou d'un secteur d'activité. A la fin du XXe siècle en Allemagne, ils sont très propres idéologiquement des penseurs socialistes. Partis socialistes et syndicats --› mouvement ouvrier

    Le mouvement ouvrier ressemble l'ensemble des acteurs sociaux (organisations politiques, syndicats, journaux, individus) qui attendent et agissent pour que la transformation sociale se fasse par l'action collective des ouvriers, des travailleurs et des dominés.

    Le socialisme est puissant en Allemagne des la Seconde moitié du XIXe siècle, évolue cependant et se divise profondément au grès de l'évolution politique allemande de 1875, en plein Empire, aux années 2000 alors que l'Allemagne est devenue une grande puissance économique mondiale.

    Problématiques: Comment les syndicats et partis socialistes organisent le monde ouvrier allemande de 1875 à nos jours?

     

    I/ L'essor des socialismes et du syndicalisme dans le contexte de l'industrialisation allemande de 1875 à 1918.

    A) L'industrialisation favorise le développement et l'unification du mouvement ouvrier allemand

    De 1871 à 1891, l'industrialisation s'accompagne d'une forte augmentation de la population qui passe ainsi de 41 à 49 millions d'habitants (transition démographique). Cette augmentation de la population favorise l'exode rural. Le nombre d'ouvriers passe de 3 à 7 millions dans la même période. L'industrialisation allemande aboutit donc à la formation de fortes concentrations ouvrières à proximité des villes (dans la Rhur par exemple). Cette concentration, ajoutée aux condition de vie et de travail très difficile des ouvriers d'usine, va favoriser l'émergence d'une «conscience de classe» --› conscience d'appartenir à la même classe social, avec les même difficultés et la volonté de développer une solidarité collective.

     

    En Allemagne, le mouvement socialiste se divise dès 1850 en 2 courants:

    • Les socialistes révolutionnaires, qui prônent l'action qui veulent précipiter la révolution prolétarienne (conformément à la pensée initiale de Karl Marx).

    • Les socialistes réformistes, qui pensent que l'on peut éviter une révolution violente et que l'on peut construire le socialisme par des réformes sociales par la voie législative, soit en parvenant au pouvoir directement, soit en faisant pression sur le gouvernement.

    Ces deux mouvements sont donc en grande partie irréconciliables.

     

    En 1875, il y a une fusion des deux tendances (SDAP et ADAV) qui deviennent le SAP, Parti socialiste des ouvriers allemands lors du Congrès de Gotha. Mais ces deux tendances continuent à s'opposer fortement.

    B)Le socialisme allemand, ennemi de l'Empire, contribue à l'amélioration de la condition ouvrière 1878/1891

    Grand Empire autoritaire depuis 1971, dirigé par Guillaume 1er, ex-roi de Prusse. Partisan de l'ordre monarchique. Pour lui le socialisme est une menace. Otto von Bismarck, chancelier de 1871 à 1890

    1878: «loi antisocialistes» par le Parlement, la loi interdit les organisations socialistes ainsi que toute leurs activités au sein de l'Empire allemand. Ces partis politiques sont également interdits. Répression du mouvement ouvrier par de arrestations et des interdictions de séjour, répression de la presse. Mais ces mesures ont en réalité facilité sa propagation sous la forme de mouvements clandestins mais continue à se développer. En même temps Bismarck cherche à couper le SAD de sa base ouvrière et à contenter le prolétariat en faisant adopter une loi favorables à la classe ouvrière: assurance sociale, assurance maladie (1883), assurance vieillesse et l'invalidité (1889), réduction du temps de travail des femmes (1890), loi sur le repos hebdomadaire obligatoire (1891). Le mouvement socialiste peut se développer à nouveau en Allemagne --› Fondation du SPD au congrès d'Erfurt en 1891. August Bebel renforce les proposition concrètes pour l'amélioration du sort des ouvriers durant ce même Congrès. A la veille de la 1GM, le SPD est le parti politique le plus représenté au Reichstag.

     

    C) La montée en puissance du socialisme allemand dans le contexte de la montée des périls (1891-1918)

    Le SPD, puissant dès sa refondation en 1891, 1er partie politique allemand en terme de voix tenue aux élections, 1er en terme de député présent au Reichstag. Il a également établi des liens forts avec le socialisme européen, en adhérant à la IIe Internationale des travailleurs (organisation internationale marxiste qui réunie les socialistes du monde entier). Parallèlement, les syndicats allemand s'unissent en 1892 au sein de ADGB, sous la direction de Carl Liegen. Elle est contrôlée par le SPD. Pour le SPD et l'ADGB, il faut utiliser la grève pour obtenir des avancées sociales (1902, 1ères conventions collectives sont votées pour voter les travailleurs). Août 1914: alliances et début 1GM. Dans chaque pays, au moment de la mobilisation, a lieu «l'Union sacrée» des populations et des partis politiques face à l'ennemi. Le socialisme réformiste est d'accord pour la guerre/le parti révolutionnaire s'y oppose, les ouvriers doit pas être en guerre les uns contre les autres. Leurs leaders Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg forment en 1915 la «Ligue spartakiste» pour montrer leur détachement du SPD. En 1917, ils sont exclus du parti et rejoignent l'USPD (= le SPD indépendant) --› Division important du SPD à cause de la 1GM.

     

    II/ D'une guerre à l'autre: du déchirement à l'anéantissement du mouvement ouvrier allemand:18-45

    A) 1918-1919 : la division irrémédiable du mouvement ouvrier allemand après-guerre: socialisme contre communisme

    La révolution bolchevique en Russie d'août 1917 va renforcer l'opposition entre socialistes révolutionnaires et réformistes en Europe et donc en Allemagne. Le parti socialisme révolutionnaire de Lénine en Russie se présente comme celui qui a réalisé la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat. Il lance l'Union soviétique (URSS en 1922) dans le construction du communisme. Lénine demande alors aux mouvements socialistes d'Europe de se positionner: Soit ils considèrent qu'ils restent révolutionnaire et que la révolution russe et la révolution attendue, et ils fondent des partis communistes comme en URSS. Soit-ils la rejettent en tant que révolutionnaires prolétarienne et se considèrent comme des réformistes ou socialistes. En Allemagne, le SPD et l'USPD doivent non seulement se positionner idéologiquement par rapport à la révolution bolchevique de Russie, mais ils vont aussi devoir s'adapter au niveau contexte politique et social allemande d'après-guerre. En Allemagne, la défaite de novembre 1918 entraîne l'abdication de Guillaume II le 9 novembre 1918. Une république est proclamée dans l'urgence par le SPD Philipp Scheidemannn au balcon du Reichstag mais également par ses concurrents spartakistes à Berlin au Palais Royal le même jour. Durant l'hiver 1918-1919, une vague révolutionnaire se propage dans toute l'Allemagne: des conseils d'ouvriers et de soldats sont créés dans l'ensemble du pays et un mouvement de grèves se développe (3 novembre 1918: mutinerie des marins de Kiel). Lénine prône la «révolution prolétaire mondiale» à travers la création en 1919 de la IIIe Internationale des Travailleurs (Komintern). Elle est censée réunir les partis socialistes révolutionnaires de tous les pays: les Spartakistes et l'USPD rejoignent la IIIe Internationale, mais pas le SPD. Le 1er juin 1919, l'USPD et les Spartakistes fondent le KPD. Tentative de révolution prolétarienne a lieu au début du mois de janvier 1919 à Berlin. Le SPD au pouvoir réplique en envoyant les soldats («les corps francs») contre les masses ouvrières. La répression sanglante, à lieu entre le 5 et le 12 janvier 1919 et cause plusieurs centaines de morts, dont celle des leaders spartakistes Karl Liebknecht et Rosa Luxemberg le 15 janvier 1919. C'est la «semaine sanglante». La rupture est définitive entre le SPD et le KPD. République de Weimar (1919-1933) dirigé par le SPD naît dans le sang et la division

     

    B) Le SPD sous la République de Weimar:entre participation gouvernementales et avancés sociales: 1919/ fin années 1920

    A partir de 1919, le régime politique allemand est une démocratie, les pouvoirs en place son séparés, le suffrage universel est adaptée.1ère fois que le SPD dirige l'Allemagne. Sous son influence et celui du syndicat ADGB, il y a des avancés politiques (séparation pouvoir, droit de votes aux femmes (1919)) et des avancés sociales (journée de 8h de travail). A la fin des années 20, le SPD rassemble 1 million de militants et près de 8 millions d'électeurs. Définitivement réformiste, renonçant définitivement à la démarche révolutionnaire, associée au KPD. La répression de la vague révolutionnaire fait perdre au SPD, malgré son succès auprès des ouvriers, près de la moitié de ses adhérents. Il est accusé par le KPD d'avoir trahi la classe ouvrière en janvier 1919, lors de l'écrasement de la révolution. Les membres du SPD sont des «sociaux-traites» par le KPD. SPD attaqués par la droite et extrême droite, accusé d'avoir précipité l'armistice: la légende du «coup de poignard dans le dos». Donc SPD contesté sur sa droite comme sur sa gauche

     

    C) La répartition hitlérienne sous le IIIème Reich anéantit le mouvement ouvrier allemand ( fin des années 1920-1945 )

    Hindenburg est le président de l'Allemagne de 1925 à 1934. SPD-KPD désuni dans les années 20 notamment face à la montée du parti nazi (NSDAP). Le KPD allemand obéit à la IIIème Internationale dirigé par Staline qui interdit toute alliance socialisme/communisme dans les années 20. Le parti nazi progresse grâce à la crise de 1929. Les élections législatives de 1932 vont s'avérer cruciales dans l'histoire du socialisme allemand, les candidats du KPD refusent toute alliance avec le SPD. C'est le Parti nazi qui devient la 1ère formation politique représentée au Reichstag. Dans un contexte de crise économique, c'est ce qui va permettre à Hitler d'être nommer chancelier le 30 janvier 1933 par Hindeburg. 1ère mission d'Hitler sera d'éliminer ses opposants (socialistes et communistes). Le Reichstag est incendié le 27 février 1933. Accusation communiste et donc interdiction du KPD en mars 1933. Le SPD qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler en mars 1933 et les autres partis républicains sont également dissout dans la foulée, ainsi que les syndicats ADGB. En juillet, le NSDAP est le seul parti autorisé en Allemagne.

    Les chefs du KPD, du SPD et du mouvement syndical ADGB qui ne sont pas exilés, sont assassinés ou internés dans les premiers camps de concentration, comme celui de Dachau qui ouvre dès mars 1933. S'il a compté des ouvriers parmi ses électeurs, et malgré son nom et ses premiers programme en partie favorables aux ouvriers, le parti nazi ne défend pas la classe ouvrière. C'est un parti ultranationaliste qui élimine sa frange révolutionnaire en 1934, lors de la «nuit des longs couteaux» et pactise avec les milieux de la grande industrie allemand. Aussi, dès son accession au pouvoir, Hitler s'acharne à réprimer le mouvement ouvrier qu'il a bien été anéanti pendant la période du IIIème Reich.

     

    III/ De l'opposition frontale des socialismes allemands à l'atténuation des antagonistes, de 1945 à nos jours

    A) La division définitive du socialisme allemand au début de la guerre froide, réformisme en RFA contre communisme en RDA

    Allemagne, enjeu du conflit Est/Ouest pendant la guerre froide. Après 1945: les vainqueurs coupent l'Allemagne en 4 zones d'occupation (France, USA, UK, URSS) tout comme la capital Berlin qui subit le même sort. Il y a une 1ère crise de Berlin: juin48-mai49. France, USA, UK fusionnent leurs 3 zones (Trizone). En URSS, Staline proteste, instaure un blocus Berlin-Ouest, coupe voie terrestre avec le « rideau de ferre ». USA: « pont aérien » pour ravitaillement de l'Est à l'Ouest pendant 1an. Staline finit par lever le blocus. Conséquence: division Allemagne en 2 états:

    • un état capitaliste, libéral, pro-américaine --› RFA (Ouest), le 23 mai 1949

    • un état communiste, obéissant à l'URSS, démocratie populaire --› RDA, 7 août 1949

    Division qui se fait pareil sur la capital de Berlin. Entre les 2 états: «rideau de ferre»

     

    RDA: Soumis à l'URSS. Le SPD et le KPD fusionnent et donnent naissance au SED communiste qui reprend les principes du KPD et est étroitement subordonné à Moscou et au PCUS (partie URSS). Le SED est une dictature dirigé par Walter Ulbricht de 1950 à 1971. Seul partie autorisé et qui fonctionne comme l'URSS économiquement et politiquement. Économiquement, les moyens de productions sont dirigés par l’État et l'économie est planifiée. FDGB: unique syndicat autorisé en RDA, elle vise à stimuler la productivité des travailleurs et éviter les contestations. A Berlin-Est, les chars soviétiques répriment une révolte ouvrière, qui s'était transformé en une contestation généralisée du régime. Dès années 1950, les ouvrier allemands ne se reconnaissent pas dans le régime communiste incarné par le SED et le FDGB.

    RFA:Démocratie libérale dès 1949 avec plusieurs syndicalistes/socialistes. Partis politique renaissent: SPD et KPD et démocratie de la CDU (parti de droite libéral) qui dominent la vie politique Ouest-Allemand pendant cette période (influence libérale américaine). Dirigé par Konrad Adenauer. En 1956, le KPD est interdit, car jugé trop proche de la RDA communiste, dans un contexte de guerre. Cette interdiction est levée en 1968. Le Congrès de Bad-Godesburg par Willy Brandt en novembre 1959. Le SPD abandonne le marxiste définitivement: «A l'origine parti des travailleurs, le parti-social-démocrate est désormais le parti du peuple». Tournant majeur pour le SPD: s'adapter à la société Ouest Allemande de l'époque au moment des 30 Glorieuses: le libéralisme triomphe. En 1953, le syndicalisme allemand prend une place importante dans l'économie de RFA.Tous les syndicats se réunissent au seins de la DGB. La loi sur la cogestion impose une présence des salariés au sein des conseils de surveillance des entreprises de plus de 2000 employés. Parmi ces sièges, une large partie est réservée aux représentants syndicaux. La plupart des conflits avec le patronat se règlent donc par la négociation.

     

    B) Les socialismes allemand à l'épreuve du pouvoir en RDA et en RFA: années 1960-1990

    RDA : Après Walter Ulbricht, Erich Honecker, secrétaire général du SED et dirigeant de la RDA de 1971 à 1989. La société Est est contrôlé. Jeunesse encadrée et organisée par des organisations de masse. Politique de scolarisation ambitieuse (accès à l'enseignement sup, bourses d'études, accès aux loisirs gratuitement). Politique culturelle tournée vers le monde ouvriers: rassemblement de masse, fêtes sportives, encouragement du travail féminin.. La SED favorise les rassemblements de masse, comme le 40e anniversaire de la RDA en octobre 89. La STASI, police politique du régime surveille, contrôle, espionne la population Est-Allemande. Toute opposition est muselée par la STASI. Il y a une pénurie en RDA dans les années 70. Société très inégalitaire, la majorité des allemands de l'Est vivent dans le dénouement, la pauvreté, salaire faible même si ils bénéficient de services gratuits: loisir, éducation. Face à eux, il existe l'élite du parti qui bénéficie de nombreux avantages (gros salaires). Vivent comme à l'Ouest. Le SED parti de masse, est en réalité un parti de cadre dans lequel les travailleurs sont sous-représentés. Cependant beaucoup d'allemands s'oppose au régime, manque de liberté, soif de consommation. Ce qui explique les vagues de migrations jusqu'en 1961: l'année de la construction du mur.

    RFA: Années 1960: SPD redevient un véritable parti du gouvernement 1969. Willy Brandt devient chancelier depuis 1969 jusqu'en 1974 où il démissionne. 1ère fois que le SPD revient au pouvoir depuis la 2GM. «Ostpolitik», 8 décembre 1970: Willy Brandt à genoux devant un monument aux morts du ghetto de Varsovie. Geste de repentance de l'Allemagne à l'égard des Polonais et en particulier des Juifs persécutés pendant la 2GM.. Réformes sociales et politiques du SPD par Willy Brandt entre 1969-1974: Extension de la cogestion et des droits des travailleurs dans les entreprises, renforcement des aides aux familles nombreuses et libéralisation des mœurs (loi autorisant l'avortement en 1974). Successeur de Willy Brandt: Welmut Schmidt (1974-1982). Fin années 1970: le SPD évolue et a de nouvelles préoccupations en temps de crise économique et d'évolution sociale: Défense de l'environnement et renforcement des droits des femmes. Les «années de plomb» --› essor du gauchisme (années 1970)--› groupuscules marxistes utilisant violence et terrorisme. RAF--› «Fraction Armée Rouge» ou «Bande à Baaber». S'en prend aux grands dirigeants. Exécution de Hans Martin Schleyer en octobre 1976.

     

    C) Depuis 1990, des socialismes moins divisés, mais qui doivent s'adapter à un nouveau contexte économique et géopolitique.

    En Ete/Automne 1989, il y a l'exode des Allemands de l'Est et le 3 novembre 1989 la chute du mur de Berlin. Helmut KOHL, chancelier de la RFA depuis 1982 est le nouveau chancelier de l'Allemagne réunifiée du 13 octobre 1990 à 1998. Il est affilié à la CDU. En 1990, le SED disparaît et le SPD est au pouvoir de 1998 à 2002 et de 2002 à 2005.

    Gerhard Schröder devient le nouveau chancelier. 1998 --› programme de gauche peu efficace. Programme libérale «veut être le chancelier du centre»

    --› Lois Hartz, 2004 --› série de loi libéral qui démantèlent en partie le système social allemand. --› augmentation durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein, réduction indemnités versées aux chômeurs de longue durée, chômeurs pouvant être embauchés à des salaires inférieures (1euro/heure) à la collective du secteur....

    Oskar Lafontaine quitte le SPD: fonde Die Linke: Nouveau parti de la gauche radical rassemblant les déçus du SPD + anciens membres du SED est crée en 2007. SPD libéralisé.

    Angela Merkel est chancelier depuis 2005 jusqu'à maintenant. Elle est membre du CDU, conserve les lois Hartz et s'allie régulièrement avec le SPD

    Conclusion --› Le mouvement ouvrier allemand a beaucoup évoluer à cause des crises du XXème siècle (les 2 guerres mondiales, le nazisme, la guerre froide). Ce mouvement ouvrier depuis 1891 est dirigé par un parti puissant: le SPD. Profondément divisé au fil du XXème siècle entre les réformistes et révolutionnaires. Le SPD allemand est définitivement réformiste depuis 1918 et devient le plus grand partie social-démocrate d'Europe avant d'être anéanti par le nazisme.

    Avec la guerre froide à partir de 1947, le socialisme allemand est définitivement divisé, en RDA --› communiste SED et RFA --› sociale-démocrate, SPD. 1990 --› Le SPD retrouve son unité mais il est obligé de se libéralisé pour s'adapter à la mondialisation.

     


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