• Pour comprendre l'expérience, il convient de la confronter avec la notion de théorie. La théorie --› une spéculation, une réflexion pure. Ainsi une théorie scientifique est quelque chose d'abstrait. Ex: la théorie de la gravitation universelle de Newton. Cette théorie est un système d'idée, de concept, forgé par l'esprit pour rendre compte de phénomène de la nature.

    La science fait preuve d'une certaine modestie, elle ne prétend pas résoudre des problèmes métaphysiques. La science se contente d'élaborer des lois qui règnent les phénomènes de la nature.

    De manière général, la loi uniformise, elle établit des rapports constants entre des phénomènes et des actions. C'est ainsi qu'il y a des lois de la nature ( l'eau bout à 100° ) qui établissent une certaine nécessité. A une certaine température ( la cause ), l'eau va bouillir nécessairement. Elle relève de l'obligation juridiquement ou morale. (L'homme ne doit pas tuer ).

    Il est à remarquer que la notion de théorie peut être péjoratif et cela parce qu'elle nous éloignerait de l'expérience --› latin --› éprouver, être en contact ( experire ).

    Il y a différent sens de l'expérience qui ont pour point commun d'être en contact avec leurs objets. Ainsi on parle de faire l'expérience --› dans certains domaines de la vie, la théorie ne peut pas suffire, il faut faire l'expérience.

    Le prisonnier libéré chez Platon, fait l'expérience de la vérité. Une expérience répété nous fait avoir de l'expérience ( Claude Bernard ) --› un étudiant en médecine doit passer plus de temps en laboratoire qu'au côté du malade. Il privilégie la maladie ou malade. Il nous dit à propos de l'expérience: “ c'est l'instruction acquise par l'usage de la vie”.

    Beaucoup de nos connaissances sont fait par expérience. Nous avons certaines habitudes, répétitions. Nous connaissons certaines choses sans aller plus loin, sans en avoir la science.

    Ex: je connais par expérience que le feu brûle, émet de la chaleur mais je ne connais pas pour autant la cause ( la combustion ) mais peu importe cela m'est utile.

    La plupart de nos connaissances se font de manière empirique. Cette dimension est importante à tel point que l'on a tiré une conception de la connaissance: l'empirisme.

    L'un de ses représentants --› D. Hume XVIIIe

    Il nous dit que toute notre connaissance découle de notre expérience, nos sensations et sont limités par elle. C'est par habitude et répétition que l'expérience, que nous croyons connaître la régularité des choses, établissent des lois mais rien nous nous prouve que cela est dans la réalité. C'est finalement contingent, nécessaire.

    Hume est proche d'un certain scepticisme.

    Mais l'expérience se réduit t-elle à ce qui est empirique ? Nous allons voir que l'expérience scientifique se distingue d'une pure approche empirique et c'est cela qui lui confère sa validité.

    Ex --› Claude Bernard ( p326 ), XIXe --› Introduction à la méthode en médecine expérimental

    La médecine est un art, un savoir-faire depuis Hippocrate ( 1er médecin ). Médecine rationnelle qui succède à une médecine basée sur la prière, l'incantation ( la religion ).

    Claude Bernard est novateur, il va procéder différemment, scientifiquement, il part de méthode et peut s'interroger moins d'abord sur la guérison que sur la cause de la maladie. Claude Bernard a en sa possession du curare dont les Indiens d'Amérique Latine se servent pour neutraliser proie ou ennemi.

    Les Indiens manipulent très bien ce poison. Ils en ont une connaissance empirique. C'est une opinion droite ou vrai. Utilité. En accord avec la science mais c'est pas de la science. Face à cette état des Indiens, Claude Bernard va adopter une autre disposition d'esprit, il n'est pas dans une disposition pragmatique, ni même ici médecin qui cherche à soigner. Il adopte une disposition d'esprit de chercheur, de scientifique, il veut savoir comment le curare produit cette effet mais pour ce faire il va provoquer une expérience: il va inoculer le curare à une grenouille qui rapidement se trouve inerte. Puis pratique l'autopsie, il constate que tout est normal. La structure de ces organes est tout à fait normal.

    De là une idée hypothétique germe dans l'esprit de Claude Bernard --› c'est peut-être au niveau physiologique que quelque chose s'est produite. Et c'est là qu'il va pratiquer une expérience, expérimentation.

    Avec une pince, il titille/excite les nerfs moteurs et rencontre ce qu'il ne fonctionne plus.

    Claude Bernard valide/confirme son hypothèse.

    On le voit ici, l'expérience n'a rien de passif, elle est active, le chercheur intervient, l'expérience est orienté par la décision du chercheur, encadré par l'esprit, par la réflexion ( hypothèse, confirmation ). Ainsi ce n'est pas la même chose que de regarder la pluie tomber et observer une goutte d'au au microscope

    Formule d'Alembert --› “L'expérience en se borne pas à écouter la nature, elle l'interroge et la presse”.

     

    Pour Claude Bernard, il s'agit par l'expérimentation de se dégager de toute observation passive, d'une approche empirique.

    Le but du scientifique pour progresser dans les sciences est la recherche de la cause des phénomènes pour même à jour les lois --› recherche la cause des phénomènes --› l'explication. On retrouve ici la relation cause/effet. La cause qui devient effet.

    Transition:  Il nous faut donc distinguer entre l'explication ( comment ) qui se rencontre dans les sciences expérimentales, la compréhension ( pourquoi ) qui caractérise les sciences de l'homme et en général dans le monde. Résultat de l'interprétation.

    Il y a une certaine dimension dont la vérité est atteinte par la démonstration.


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