• Aristote voit dans l'ami un autre moi. L'ami finalement est comme moi, me ressemble. Ne peut-on pas dire dire l'amitié c'est le fait aussi d'accepter un autre que moi, autre comme différence, quelqu'un que je dois juger négativement si il faut des choses qui me déplaisent c'est pour cela, l'ami me fera confiance, se confiera à moi. L'amitié c'est accepter l'altérité de l'autre. Dans l'amitié le problème d'autrui, semble résolu.

    L'autrui comme problème.  Autrui est à la fois un autre moi qui est autre que moi. Le problème d'autrui, c'est l'association de l'identité et de la différence. Autrui est un problème car il peut me limiter, me remet en cause, me dérange : je ne suis pas tout puissant.

    La relation à autrui est-elle nécessairement conflictuelle ?

    Identité - Différence → moi → autre que moi

    Autrui est perçu par moi d'abord comme corps. Seulement ce corps n'est pas un simple corps inerte → corps vécu : le corps est en quelque sorte animé /habité de l'intérieur. Avec l'extériorité que je perçois, se manifeste une intériorité ( pensé / émotion ). C'est quelqu'un mais pas quelque chose.

    Le chirurgien lorsqu'il opère ne considère pas le corps vécu mais le corps vivant comme une machine qu'il doit réparer. Ainsi le corps d'autrui va me permettre de saisir son intériorité qui va se manifester à travers des signes ( la parole, les gestes, les émotions ).

    Problème : Ce que manifeste autrui n'est peut-être qu'une apparence. Il y a peut être un décalage entre son intériorité-extériorité.

    Bergson → « le mot trop général par rapport à la chose ».

    La parole physique/le mot ne saisit pas complètement le flux, la complexité de mon intériorité ( émotion etc ).

    ( Cf matière esprit ) Exemple du mensonge / interprétation.

    Mensonge → habilité corporelle, art théâtrale. C'est un bon exemple du décalage avec le corps d'autrui et son intériorité. Ce qui apparaît et finalement apparence.

    Je peux voir des signes émotionnels, ambigu, équivoque → interprétation. Dés lors, autrui m'apparaît comme secret. Je ne vis pas ce qu'il vit.  Je peut être en empathie avec autrui. De manière général, autrui reste,à distance et c'est pour cela qu'il y a des limites à des expressions tel « je le comprends », « je me mets à ta place ».

    L'empathie fonctionne bien dans les histoires littéraires ( roman, cinéma..).

    Autrui peut se révéler imprévisible, expérience de liberté. Cette liberté peut déranger → tendance à la catégorisation → l'enferme dans mon discours extérieur.

    A travers tout cela, j'ai tendance à nier l'altérité d'autrui.

    Je lui dirais facilement : « Fais comme moi » et lorsque je lui donne des bons conseils, c'est souvent de moi que je parle. Souvent je voudrais être comme autrui → reconnaissance

    Cependant, je n'aime pas trop qu'il m'imite → singularité

    Autrui n'est pas inerte, passif, il a un regard, un jugement sur moi.

     

    Cf Sartre, L'être et le néant.

    Sartre prend la référence privilégié de la honte pour différentes raisons, je vois avoir un comportement, des gestes avec lesquels on fait corps. Il y a surgissement d'autrui qui me voit dans cette posture qui semble me réduire entièrement à ce que je fais pour moi, il me catégorise et si j'ai honte. Je me vois comme il me voit. Sartre nous dit que autrui → « Autrui est le médiateur entre moi-même ».

    Autrui me fait prendre conscience de moi. A travers son regard, je peut me regarder, me connaître d'une certaine manière même si cette connaissance est réductrice/faussé.

    Plus largement → je ne peut pas faire abstraction d'autrui ni de son regard ni de son jugement.

    Un monde sans autrui est impossible et c'est pour cela que Vendredi apparaît dans la vie de Robinson.

    Michel TournierVendredi ou les limbes du Pacifique, avant l'apparition de Vendredi, Robinson est déséquilibré, tend vers la folie en raison d'absence d'autrui. Les souvenirs d'autrui s'estompe, il y a plus personne, il se déshumanise, il lui faut quelqu'un : Vendredi.  C'est aussi pourquoi on a critiqué Descartes car il pose la force de sa pensée: le cogito. Il le dépasse sans avoir recours à autrui → solipsisme ( on se considère seul, dans l'enfermement )

    Ce que dit Sartre → « C'est comme objet que j'apparais à autrui ».

    Autrui peut me réduire à mes manifestations, mes gestes, mon corps. Ce qui peut rendre mon corps maladroit/ incertain. Autrui me chosifie. Le regard d'autrui peut me rendre autre que ce que je suis : un sujet. Je peut faire abstraction du regard des autres. C'est par rapport à lui que je fais l'effort d'être indifférent. On peut aussi vivre à travers le regard des autres → conformisme

    Vivre en adoptant les critères d'autrui, en suivant sa manière d'être voir lui dire ce qu'il attends → soit être influençable, soit flatteur. Tout cela comme le souligne Rousseau à travers le concept l'amour propre → vivre dans le paraître. «  pour ce faire bien voir ». Et parfois, on peut se prendre à son propre jeu, plus de décalage entre être et paraître → on devient ce que l'on es. On devient aliéné au regard d'autrui, tout en l'ignorant. On le voit à travers la question d'autrui : affirmation de soi, de la reconnaissance

    Il faut considérer que cela se produit des 2 côtés. Si autrui me regard, je le regarde aussi. Je deviens alors autrui pour autrui. Il en va donc ainsi de l'intersubjectivité → la rencontre des sujets sur le mode du conflit. Pour m'affirmer vis à vis de l'autre, je vais essayer de m'imposer, avoir le dessus, le dominer mais vue que l'autre fait pareil → conflit ( échange de regard / conflit de regard ). Cf différence polémique / dialogue ( faire la guerre par les mots )

    Cf dialectique maître/esclave ( Hegel ). Etre reconnu par l'autre. L'esclave devient le maître du maître.

    Michel Tournier Vendredi ou la vie sauvage

    Relation avec Vendredi → domination

     

    Comment orienter la connaissance pour avoir lieu. La reconnaissance réciproque. On peut d'abord évoqué l'humanisme, le fait que chaque homme est un semblable pour tout autre.

    ( Cf Le Marchand de Venise de Shakespeare )

    → Juif Shylock → Monologue désespéré dans lequel il explique que lui aussi c'est un homme.

    Reconnaître, c'est aussi reconnaître son humanité en lui.

    Problème → Reconnaître l'autre comme semblable c'est nier sa différence alors que la reconnaissance authentique doit se faire avec la différence de l'autre.

    Médiation morale → Kant

    Considérer autrui non seulement comme un moyen mais conne une fin. Couple moyen/fin. Je considère autrui comme utile à mon intérêt personnel. J'en tire profil, cela est inévitable. Le considérer pour lui-même comme un être humain voir comme une personne.

    On peut manipuler autrui comme outil → Mauvaise conscience morale

    La personne → terme juridique et moral mais aussi physique et Kant nous dit que la personne est irremplaçable par opposition à la chose, à l'objet car l'objet on peut le remplacer par quelque chose d'équivalent car l'objet peut avoir un prix. La personne n'a pas de prix et on ne peut pas l'utiliser ou l'exploiter.

    Déroger à cette règle → bafouer l'humanité

    Considérer autrui comme une personne c'est éviter de faire des actions et avoir des jugements qui peuvent lui porter atteinte. C'est finalement reconnaître autrui comme liberté. Reste à concrétiser cela à travers le dialogue, l'amitié et on peut évoquer Les belles pages de Lévinas sur le visage. Nous avons tendance à regarder autrui de façon inauthentique, comme un objet, par exemple le dévisager. Le visage c'est une totalité, c'est un regard. Lorsqu'on veut tuer quelqu'un on lui demande de tourner le dos.

    Lévinas → visage avec l'expression de la vulnérabilité humaine à laquelle je ne dois pas être indifférent.

    Importance du visage complètement caché → gênant / déshumanisant

    Transition → L'existence d'autrui, la multiplicité des sujets fait que entre autre la société impose/ s'impose des règles / des devoirs.


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