•  Le XVIe siècle : l’Humanisme

    Remarque

    • La Renaissance qui succède à l'obscurantisme du Moyen-Âge est une période de découvertes scientifiques (héliocentrisme, révolution copernicienne qui place le Soleil au centre de l’Univers, découverte de l’Amérique, etc.) : remise en question de la place de l’homme dans l’univers.

    • Période également marquée par les guerres de religions (protestants vs. catholiques).

    • Les grands textes et auteurs de l’antiquité sont redécouverts.

    • Vers 1450 : invention de l’imprimerie qui permet la diffusion des connaissances nouvelles.

    • Le français remplace le latin et l’ancien français comme langue officielle (ordonnance royale de Villers-Cottterêts, 1536 par François 1er, acteur majeur de la Renaissance en France).

    • Apparition, des universités, collège de France etc.

     

    Humanisme - XVIe siècle

    L’humanisme accorde une nouvelle place à l’Homme : ses qualités physiques et intellectuelles sont mises au premier plan. Il peut connaître l’épanouissement et une existence libre. Une attention particulière est portée à l’éducation qui est censée rendre l’Homme meilleur. Les œuvres humanistes font émerger une vision optimiste de l’existence.

     

    Caractéristique

    Les textes humanistes

    • Essais et romans philosophique.

    • Foi en l’Homme (car il est fait à l’image de la nature) et dans le savoir (on combat les superstitions, on s’intéresse à des langues anciennes)

    • Réflexion politique : recherche d’une société idéale.

    • Retour à une culture antique par une fréquentation personnelle des textes.

    • Prise de distance avec le Moyen-Âge considéré comme une période sombre

    • Écrits qui rendent compte des voyages (Érasme) et des découvertes qui y sont faites

    • Thèmes : l’amour, la gloire, la nature, célébrer les grandes personnalités, la mort, la vanité, le temps qui passe

     

    Exemple

    • Thomas More, L’Utopie (œuvre dans laquelle l'auteur expose sa société idéale).

    • Rabelais, Gargantua, Pantagruel : le gigantisme de ces fameux personnages illustre bien l’immense appétit de savoir et de connaissances qui caractérise les humanistes.

    • Montaigne, Les Essais : ensemble de textes retravaillés dans lesquels l’auteur cherche en lui-même les caractères de la condition humaine.

     

    La Pléiade

    Groupe de poètes humanistes (Ronsard, Du Bellay) qui va enrichir la langue française pour en faire une langue prestigieuse, littéraire, à une époque où la plupart des textes « importants » sont encore écrits en latin.

     

    Exemple

    En poésie :

    • Louise Labé (« Je vis, je meurs… »)

    • Joachim du Bellay (Défense et Illustration de la langue française, 1549), Les Regrets : « Heureux qui comme Ulysse »

    • Pierre de Ronsard (Les Amours, Odes : « Mignonne allons voir si la rose »)

     

    Le XVIIe siècle : Baroque, Préciosité et Classicisme

    Remarque

    • Époque troublée sur le plan politique (guerres de religion, massacre de la Saint Barthélémy, assassinat d’Henry IV, frondes de la noblesse).

    • À partir de 1661 Louis XIV instaure la monarchie absolue de droit divin. Il étendra partout sa loi.

     

    Baroque - Fin du XVIe siècle et XVIIe siècle

    Le baroque (du portugais barroco : perle irrégulière) naît dans un contexte troublé : sur le plan religieux (guerres de religions) ainsi que sur le plan des connaissances (découvertes récentes : la Terre qui n’est plus au centre de l’univers). Il se caractérise par un goût pour le mouvement, la métamorphose, l’éphémère, le désordre, la profusion, la fantaisie, le bizarre, l’illusion, ce qui n’a pas de règle.

     

    Caractéristique

    Les textes baroques

    • Terme d’abord employé en art puis en littérature.

    • Grande attention portée à la forme, textes ciselés.

    • Intrigues complexes, nombreuses digressions dans les textes

    • Se détache des règles de la Renaissance : rejet des contraintes et des règles d’où les genres mélangés au théâtre : tragi-comédie, pastorale = unités , tons

    • Raffinement de la pensée comme du langage : périphrase, mise en abyme (Illusion comique de Corneille) ; métaphores, hyperboles, antithèses.

    • Créations d’images fortes, de tableaux vivants dans les descriptions.

    • Thèmes : instabilité, perte des certitudes : reflète des images trompeuses, trompe l’œil, folie, les songes, jeux sur les apparences et les réalités.

     

    Remarque

    La préciosité et le burlesque : deux sous-genre du baroque.

    • Préciosité : mode sociale et littéraire. Majoritairement féminin, ce mouvement évolue dans les salons. On y développe le « bel esprit » : recherche du raffinement dans le langage et dans les mœurs, « carte du tendre » (établie dans les salons de Mme de Scudery) ; les femmes revendiquent des droits, refusent de se soumettre.

    • Burlesque : mouvement qui consiste à aborder des sujets nobles et sérieux en des termes grossiers et triviaux.

     

    Exemple

    • Poésie : Les Tragiques, d’Aggripa d’Aubigné : l’auteur y raconte les horreurs des guerres de religion ; Cyrano de Bergerac, Théophile de Viau.

    • Théâtre : Corneille, L’illusion comique : pièce de théâtre construite selon le procédé de mise en abyme.

    • Roman : Paul Scarron, Le roman comique qui met en scène un personnage dans ses tribulations ; Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves : roman précieux.

     

    Le Classicisme : 2e moitié du XVIIe siècle

    • S’oppose au baroque, mouvement qui le précède, ainsi qu’au romantisme.

    • Volonté de donner ses lettres de noblesses à la langue française (académie Française, salons littéraires).

    • L’idéal de l’honnête homme est avant tout social : cherche à plaire, sans faste, modéré (art de la litote), il participe à la gloire de Louis XIV.

    • Siècle de la raison qui oblige à s’exprimer et à penser avec clarté : Descartes.

    • Se caractérise par un goût pour la stabilité, la symétrie, l’ordre, la sobriété, la raison, les règles, la morale.

    • Les écrivains s’inspirent des œuvres antiques considérées comme parfaites.

     

    Caractéristique

    • On respecte trois principes : clarté, vraisemblance, bienséance. Au théâtre, on y ajoute la règle des trois unités (temps, lieu et action dans l’Art poétique de Boileau). Les œuvres proposées au public se doivent d’être harmonieuses, équilibrées.

    • La langue est épurée : recherche du mot juste

    • Le théâtre doit plaire et instruire, il a aussi une visée morale (la fonction cathartique) : aider le spectateur à se libérer de ses passions.

     

    Exemple

    • Théâtre : Pierre Corneille (Le Cid : tragi-comédie ; L’Illusion comique : comédie baroque) ; Molière (Les Précieuses ridicules, Le Médecin malgré lui, L’Avare : comédies classiques) ; Jean Racine (Phèdre, Andromaque, Bérénice, Iphigénie, etc. : tragédies classiques).

    • Essai : Boileau, Art poétique,

     

    Le XVIIIe : siècle des Lumières et du libertinage

    Remarque

    • À la mort de Louis XIV, la France est ruinée, l’économie est relancée par de nouvelles alliances avec l’Angleterre et les Pays-Bas. Louis XV déçoit. La Régence d’Orléans assure la transition entre la rigueur de fin de règne de Louis XIV et l’arrivée espérée de Louis XV plus modéré et ouvert aux sciences et aux idées nouvelles ; elle permet aussi le développement des salons, haut-lieux de réflexion politique, philosophique et littéraire du XVIIIe.

    • À son arrivée, Louis XVI nomme des ministres réformateurs, mais les mauvaises récoltes provoquent une crise économique. La France est secouée par la guerre et la famine qui entraîne une grave crise en 1789 : convocations des États généraux.

    • Les mathématiques et les sciences physiques se développent.

    • L’idée de bonheur et de progrès se répand.

     

    Les Lumières - XVIIIe siècle

    • Les philosophes des Lumières (Diderot, Voltaire, Montesquieu, Rousseau) s’engagent pour une société plus instruite, plus libre, plus juste.

    • Leur œuvre commune est L’Encyclopédie qui vise à réunir l’ensemble des savoirs de l’époque (notamment en mathématiques et en physique) pour les mettre à la disposition du plus grand nombre.

    • Les philosophes veulent vulgariser le savoir pour améliorer le genre humain.

    • Lutte contre l’obscurantisme et s’appuie sur la raison : volonté d’éclairer les esprits et lutte contre l’ignorance.

     

    Caractéristique

    Les textes des Lumières

    • Formes privilégiées : l’essai, le conte philosophique, le discours, le roman et l’article de dictionnaire et le théâtre. La tonalité ironique est souvent présente.

    • Le philosophe est un homme engagé et propose des solutions pour réformer le système politique et social.

    • Ouverture aux autres cultures (prémices de l'orientalisme), la découverte par Cook puis Bougainville des îles polynésiennes inspirera également plusieurs écrits (Supplément au voyage de Bougainville, Diderot, 1773).

    • Plusieurs thèmes récurrents : la critique sociale et politique, l’éducation, la critique de l’autorité et de l’intolérance religieuse (ex. : Affaire Calas, rendu célèbre par Voltaire).

    • Défense de plusieurs idéaux : la liberté (Rousseau Le Contrat social), on dénonce le despotisme et l’esclavage (Voltaire, Condorcet, Montesquieu). L’égalité, remise en cause des fondements de la monarchie (L’île aux esclaves, Marivaux ; Le Mariage de Figaro, Beaumarchais ), la fraternité qui va de pair avec le respect de l’autre, le bonheur.

    • Apparition d’une nouvelle sensibilité, préromantisme (Rousseau, Rêveries d’un promeneur solitaire) : mise en avant du moi.

     

    Exemple

    Voltaire, Candide ; Diderot, Supplément au voyage de Bougainville ; Montesquieu, Les Lettres persanes ; Rousseau, Les Confessions, la nouvelle Héloïse et Le Contrat social
    Théâtre : Marivaux, L’Île aux esclaves ; Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.

     

    Le libertinage : XVIIIe siècle

    • Courant de pensées qui refuse les dogmes catholiques ; sur le plan philosophique, rejet des croyances communes et affirmation de la force de la raison et de l’esprit critique.

    • Les libertins existent depuis le XVIe siècle (ceux qui refusent de suivre les règles, les contraintes sociales sans pour autant vouloir choquer les esprits). On les retrouve au XVIIe siècle (ceux qui prennent des libertés vis à vis de la religion, les matérialistes).

    • Plus grande liberté dans les mœurs, notamment dans l'aristocratie.

     

    Caractéristique

    Les textes relevant du libertinage

    • Des traités pour défendre le libertinage philosophique.

    • Des romans mettant en scène des aristocrates prônant le libertinage de mœurs.

     

    Exemple

    Fontenelle, (Entretien sur la pluralité des mondes, libertinage philosophique), Sade, Laclos (Les liaisons dangereuses, roman épistolaire qui met en scène des aristocrates libertins).


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