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Par Monkey D Alex le 18 Octobre 2017 à 19:53
Etude du Journal des Faux-Monnayeurs
3 grands thèmes → l'art de la composition ( Comment on fait un roman ? )
→ La figure du lecteur
→ La question du genre romanesque
Le terme journal ne doit pas nous induire en erreur. Le journal est différent que l'écriture du roman. Cependant, il est aussi travaillé que celui-ci.
Journal composé de nombreux idées théoriques. C'est + un manifeste qu'un journal.
I/ Art de la composition
Gide est obsédé par la composition des œuvres. Dans un essai Littérature et moral de 1896, Gide parle de la composition comme « raison suffisante » d'une œuvre littérature.
La composition suffit pour faire une œuvre d'art. Cette préoccupation de la composition de son roman, on la retrouve partout → dans sa correspondance épistolaire avec Roger Martin du Gard, dans le roman ( journal d'Edouard ) et dans le Journal des Faux-Monnayeurs. Edouard → « j'attends que la réalité me le dicte ».
Différence avec Gide qui accorde une importance prégnante à la composition
Dans le Journal des Faux-Monnayeurs:
- Gide utilise un discours métaphorique pour parler de la composition.
Il refuse une intrigue linéaire.
Cf p78 « Ne jamais profiter de l'élan acquis-telle est la règle de mon jeu » (métaphore )
Le problème, c'est que dans son roman, il y a matière de plusieurs romans, plusieurs centres.
→ Métaphore botanique ( qui revient beaucoup ).
Exemples : p32 → « sa touffe » → formation de certaines plantes qui part dans tout les sens
Il veut tout faire entrer dans son livre → impossible
p78-79 → métaphore filée
Plante qui se développe toute seule. Roman qui se développe de manière autonome.
Une première question de pose → cohérence de l’œuvre
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Danger de l'éparpillement
Cette impression à l'éparpillement → multiplicité des personnages, des intrigues et des genres ( policiers etc. ). Si on fuit l'éparpillement → extrême concentration qui va malheureusement mettre de côté des intrigues
2 esthétiques romanesques entre lesquelles il a du mal à trancher :
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Roman décadent
Cf Arebours Joris Karl Huysmans, Jean Lorrain
→ A la fois défendre l'art pour l'art mais aussi un modèle esthétique → monde vivant, biologie
Qui se développe de manière anarchique, autonome. De la vie elle-même.
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Roman classique dont l'idéal → l'harmonie → symétrique/équilibré
Aspects classiques car :
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Répartition en 3 parties équilibrés
Paris-Suisse-Pension
1ère partie : 18 chapitres //// 2ème partie : 7 chapitres ( 3/1/3 ) /// 3ème partie : 18 chapitres ( centre de l’œuvre )
Personnages schématiquement opposés. Effet de doublons.
II/ Les figures du lecteur
Gide pense constamment à son lecteur ( dans le Journal ). Gide échafaude une théorie très tôt dans sa jeunesse → « lecteur créateur » ( Poludes )
L’œuvre n'est pas que la création du romancier. Le lecteur en la lisant la coconstruit.
→ participe activement à l’œuvre.
En fait partie autant que celui qui l'écrit. « Tanpis pour le lecteur paresseux, j'en veux d'autre ».
Interprétation du lecteur qui ne peut jamais être fixé. C'est au lecteur de bâtir la conclusion p96 du Journal des FM
Lecture des FM et lecteurs dans les FM → Lecture exigeante, attention, 2 lectures
Cf Mme Profitendieu → chapitre 2, on dit qu'elle ne partira pas, qu'elle ne le fera pas. A la fin, on apprend qu'elle est partie. Pas de véritable fin. Inachevé.
Dans le 18ème chapitre ( III ), on doit tirer des conclusions seul.
Gide refuse de donner le dernier mot au narrateur. Il délègue la parole a un de ses personnages : Edouard. Pas de synthèse.
Roman qui s'ouvre sur une lecture qui fait découvrir une vérité/un secret. La lettre de Mr Profitendieu.
Lettres → mensonge, manipulation
Lettre Bernard à son père → mensonge également.
Cf p284-285 → interprétations des vers de La Fontaine.
Fausses interprétation d'Olivier qui reprend des propos de Passavant.
III/ La question du genre
Son seul roman pour Gide. Se méfie du genre romanesque. Attaché à des formes traditionnels de roman. Nourrit des ambitions de modernité.
Cf Préface Isabel.
Dans son journal intime, il évoque sa manière étrange, la figure du diable avec la figure du bon romancier.
« On ne fait pas de bonnes littératures avec de bons sentiments ».
C'est un roman hybride avec beaucoup d'ironie.
Conclusion → C'est un roman qui questionne ce qu'est un roman.
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