•  Etude du Journal des Faux-Monnayeurs

     3 grands thèmes → l'art de la composition ( Comment on fait un roman ? )

    La figure du lecteur

    La question du genre romanesque

    Le terme journal ne doit pas nous induire en erreur. Le journal est différent que l'écriture du roman. Cependant, il est aussi travaillé que celui-ci.

    Journal composé de nombreux idées théoriques. C'est + un manifeste qu'un journal.

     

    I/ Art de la composition

    Gide est obsédé par la composition des œuvres. Dans un essai Littérature et moral de 1896, Gide parle de la composition comme « raison suffisante » d'une œuvre littérature.

    La composition suffit pour faire une œuvre d'art. Cette préoccupation de la composition de son roman, on la retrouve partout → dans sa correspondance épistolaire avec Roger Martin du Gard, dans le roman ( journal d'Edouard ) et dans le Journal des Faux-Monnayeurs. Edouard → « j'attends que la réalité me le dicte ».

     Différence avec Gide qui accorde une importance prégnante à la composition

    Dans le Journal des Faux-Monnayeurs:

    - Gide utilise un discours métaphorique pour parler de la composition.

    Il refuse une intrigue linéaire.

    Cf p78 « Ne jamais profiter de l'élan acquis-telle est la règle de mon jeu » (métaphore )

    Le problème, c'est que dans son roman, il y a matière de plusieurs romans, plusieurs centres.

    Métaphore botanique ( qui revient beaucoup ).

    Exemples : p32 → « sa touffe » → formation de certaines plantes qui part dans tout les sens

    Il veut tout faire entrer dans son livre → impossible

    p78-79 → métaphore filée

    Plante qui se développe toute seule. Roman qui se développe de manière autonome.

     

    Une première question de pose → cohérence de l’œuvre

    • Danger de l'éparpillement

    Cette impression à l'éparpillement → multiplicité des personnages, des intrigues et des genres ( policiers etc. ). Si on fuit l'éparpillement → extrême concentration qui va malheureusement mettre de côté des intrigues

     

    2 esthétiques romanesques entre lesquelles il a du mal à trancher :

    • Roman décadent

    Cf Arebours Joris Karl Huysmans, Jean Lorrain

    A la fois défendre l'art pour l'art mais aussi un modèle esthétique → monde vivant, biologie

    Qui se développe de manière anarchique, autonome. De la vie elle-même.

    • Roman classique dont l'idéal → l'harmonie → symétrique/équilibré

    Aspects classiques car :

    • Répartition en 3 parties équilibrés

    Paris-Suisse-Pension

    1ère partie : 18 chapitres //// 2ème partie : 7 chapitres ( 3/1/3 ) /// 3ème partie : 18 chapitres ( centre de l’œuvre )

    Personnages schématiquement opposés. Effet de doublons.

     

    II/ Les figures du lecteur

    Gide pense constamment à son lecteur ( dans le Journal ). Gide échafaude une théorie très tôt dans sa jeunesse → « lecteur créateur » ( Poludes )

    L’œuvre n'est pas que la création du romancier. Le lecteur en la lisant la coconstruit.

    participe activement à l’œuvre.

    En fait partie autant que celui qui l'écrit. « Tanpis pour le lecteur paresseux, j'en veux d'autre ».

    Interprétation du lecteur qui ne peut jamais être fixé. C'est au lecteur de bâtir la conclusion p96 du Journal des FM

    Lecture des FM et lecteurs dans les FMLecture exigeante, attention, 2 lectures

     

    Cf Mme Profitendieu → chapitre 2, on dit qu'elle ne partira pas, qu'elle ne le fera pas. A la fin, on apprend qu'elle est partie. Pas de véritable fin. Inachevé.

     Dans le 18ème chapitre ( III ), on doit tirer des conclusions seul.

    Gide refuse de donner le dernier mot au narrateur. Il délègue la parole a un de ses personnages : Edouard. Pas de synthèse.

    Roman qui s'ouvre sur une lecture qui fait découvrir une vérité/un secret. La lettre de Mr Profitendieu.

    Lettres → mensonge, manipulation

    Lettre Bernard à son père → mensonge également.

    Cf p284-285 → interprétations des vers de La Fontaine.

     Fausses interprétation d'Olivier qui reprend des propos de Passavant.

     

    III/ La question du genre

    Son seul roman pour Gide. Se méfie du genre romanesque. Attaché à des formes traditionnels de roman. Nourrit des ambitions de modernité.

    Cf Préface Isabel.

    Dans son journal intime, il évoque sa manière étrange, la figure du diable avec la figure du bon romancier.

    « On ne fait pas de bonnes littératures avec de bons sentiments ».

    C'est un roman hybride avec beaucoup d'ironie.

     

    Conclusion → C'est un roman qui questionne ce qu'est un roman.


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