• Cours 2: Travail + Technique

    Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme/modifie son environnement pour subvenir à ses besoins. La technique est l'ensemble des procédés mis en œuvre pour parvenir à ce résultat.

    Travail --› transformation de la nature --› l'homme démuni/mal adapté au sein d'une nature hostile

    Technique --› artifice ingénieux grâce auquel les hommes démunis par la nature retournent cette situation --› moyens pour parvenir à ses fins --› visibles ou matérielles ou bien immatérielles/ invisibles

     

    I/ Le Travail et la Technique s'opposent-ils à la culture?

    A) Victoire ( --› Lutte ) de l'Art ( --› Technique ) sur la Nature

    John Stuart Mill dans La Nature: L'homme a besoin de modifier la nature pour satisfaire ses besoins comme se nourrir et aussi cela permet qu'elle soit moins hostile. Il y a une lutte entre l'homme et la force naturel si il veut vivre. L'existence de la Technique signifie que l'homme ne peut se contenter de l'ordre des choses naturels. (thèse) La nature apparaît comme force hostile qu'il fait soumettre à notre volonté. C'est un raisonnement par l'absurde, un raisonnement qui vise à démontrer la vérité d'une proposition en proposant l'absurdité de la proposition contraire.

    La 1ère partie ( 1 à 8 ) montre l'infraction nature. Le «Si» de l'hypothèse montre que la nature est parfaite. Toute transformation serait inutile, s'y soumettre. La 2ème Partie ( 8 à fin ) montre un accord unanime/consensus concernant les biens-faits de la nature. Or la technique modifie la nature ( cf exemples ). Sous-entendue --› force nuisible. Il faut admettre les imperfections nature.

     

    Il faut faire une distinction Instinct et Intentionnelle: La Technique s'est l'intention, projet, réflexion qui cherche des moyens pour atteindre telles ou telles fins. Elle suppose donc une réflexion sur les moyens. L'instinct s'est un comportement inné, uniforme, parfaitement adapté à son objet et non susceptible d'évoluer sous l'influence d'un apprentissage. Comportement précis qui incarne une mémoire qui permet de s'adapter à son environnement. Animaux complexes avec l'apprentissage. Si il y a cette apprentissage, signe d'intelligence. Donc, les animaux ont une forme d'intelligence.

    Le système nerveux se développe --› intelligence ( élevé ) /// --› instinct ( bas )

    L'homme est dépourvu d'instinct. En effet, lorsqu'on parle d'instinct chez l'homme, on confond habituellement avec le besoin. L'instinct renvoie non pas à l'existence même du besoin mais à la manière de satisfaire le besoin. Si les hommes possédaient un instinct pour se nourrir. Alors tous les hommes (tout milieu, tout époque) feraient la même chose, utiliseraient des techniques naturelles identiques. La diversité de la technique montre une progression.

     

    B/ La Technique ne peut nier les lois de la nature --› Aucune invention technique n'échappe au loi de la nature. Dans la mesure où la technique est l'application des connaissances scientifiques, elle doit utiliser les lois de la nature. Francis Bacon dit «On ne commande à la nature qu'en lui obéissant». Le savoir scientifique rend possible le progrès de l'invention technique susceptible de l’amélioration de la condition humaine. Descartes par les sciences modernes rend possible l'invention d'objets techniques comme le télescope, lunette astre... pour cela, il faut avoir des connaissances des lois de l'optique. Pour la science (réalité), il faut une situation de cause/effet et pour la technique, d'un moyen pour parvenir à une fin. Si on sait qu'un gaz est inflammable, je pourrais inventer la gazinière par exemple. La science est la relation constant entre les phénomènes. Par exemple, deux corps exercent l'un sur l'autre une attraction qui est fonction d'une masse respective. Relation exprimée sous la forme mathématique d'une fonction. Si on connaît entre le rapport en l'NRJ et la masse, on peut prévoir la quantité de chaleur que dégagera une désintégration nucléaire. La prévision permet une invention technique qui produiront les faits désirés. Savoir pour prévoir / agir et obéit toujours au loi de la nature. La technique est antérieure à la science. Aussi vieille que l'homme lui-même. Société sans science mais pas des sociétés sans technique

     

    C/ Le travail modifie la nature de l'homme

    Le travail est-il le propre de l'homme? ( Cf Karl Marx, Le Capital. I, IIIe section, chapitre VII.) Non. Pour concevoir un objet utile avec des différences spécifiques ou commun, il faut une matière, sa forme, il faut modifier la nature. Transformation de la nature, pas propre à l'homme mais aux animaux. Il faut entrer dans la matière pour en sortir un objet utile en la modifiant (Ex: Bois (menuisier) --› Lit / Table). Le travail est la création d'utilité («valeur d'échange» --› production d'objet utile à la vie pour satisfaire ses besoins). Différent de la valeur d'usage et valeur d'échange /marchande qui est en fonction de ce que on peut tirer d'un objet et non pas en se servent mais en l'échangeant contre un autre objet ou argent. L'utilité est condition de tout travail. Ce qu'on produit est toujours utile/valeur d'usage. (pas forcément marchandise). A ce stade pas de différence travail humain et animal. Dans les 2 cas, forces qui luttent face à la nature. Insistance sur la qualité du travail, critère qui s'impose beaucoup moins. L'architecte se représente ce qu'il faut faire, il a l'idée du projet. D'où le rôle de l'imagination. Le calcul/mesure montre que l'homme a une raison. Le Travail humain manifeste une dimension spirituel.

     

    Conclusion --› Ce n'est donc ni le changement de forme par rapport à la matière ni les moyens mises en œuvre mais la représentation mentale du but qui font toute la différence. Cette représentation du but va tout déterminer du mode d'action. Va modifier sa propre nature, se transformer lui-même.

    C'est la phaxis «Faire et ce faisant se faire», processus par lequel l'activité du travail modifie la nature du travailleur + nature extérieur. En réalisant son projet, c'est sa nature que l'homme réalise. Le travail permet de développer des facultés (intellectuelles ou physiques), force physique, sensibilité, persévérance, attention, courage. Le travail est une volonté. L'homme n'est pas le seul vivant à travailler mais le seul à travailler comme il le fait (thèse). Le travail humain ne se distingue pas du travail animal par les moyens ou les buts de la production mais par la propriété de se rapport à la matière par la représentation de l'objet à fabriquer. Par le travail l'homme se produit lui-même comme homme (thèse anthropologique). C'est ce qu'on appelle l'utilitarisme, travailler pour satisfaire ses besoins. Si la nature plus abondante, je travaillerais pas.

     

    D/ Le devoir de travailler

    Le travail n'est pas pur richesse. Kant dit dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique que le conflit des égoïsmes qui part une sorte de ruse permet le développement des facultés humaines et le progrès de l'humanité (destination morale). Notre nature et un lieu où se joue un antagoniste dans la mesure où nous sommes tirailler par 2 tendances: la sociabilité et l'insociabilité/égoïsme («L'insociabilité sociabilité»). L'homme recherche la compagnie car l'homme ne peut exister que dans les relations humaines (besoin sociaux). D'autres part il a tendance à se préférer aux autres. Il a tendance à s'exempter. Il veut les soumettre à sa volonté. Se préférer aux autres, c'est l'amour de soi. Cette insociabilité est source de passion et de conflit: l'origine du progrès. Tout ce désir. Permet de sortir de sa paresse, de développer des capacités par le travail, se façonner. Le progrès globale éloigne le naturel: l'art éduque, la technique libère des tâches, le savoir recule l'ignorance

     

    Conclusion: Les passions égoïstes comme le travail permet le progrès de la civilisation. Dans la société par exemple si on condamne le repas si il n'est pas réalité à l'instar du travail, l'existence humaine perdrait toute dignité et estime de lui-même

     

    II/ La technique libère-t-elle du travaille?

    A/ Les différentes formes de la division du Travail

    1)La coopération des métiers: L'homme est incapable de satisfaire seul ses besoins. L'insuffisance à soi et la nécessaire collaboration se fait avec la DST (Division Social du Travail) où les travaux sont divisés. Les individus se spécialisent dans un travail pour 2 critères: les besoins naturels et les aptitudes naturelles. L'existence des métiers est un besoin indispensable à l'exercice du métier. Si au départ tout le monde travail pour ses besoins, ça change.

    2) La Division Technique du Travail ( DTT) ou le salariat

    Cette nouvelle division du travail ne remplace par la 1ère mais va se superposer à lui. C'est la division des processus de production, c'est 18 opérations avec pour but la subsistance de tous même ceux qui travaille pas. Elle permet l'augmentation du profit, ceux qui détiennent les moyens de production. Il faut la collaboration de plusieurs personnes pour un seul et même bien. La puissance productif du travail collectif n'est pas égal à la somme des puissances productif de chacun. Pour les libéraux (Adam Smith), la D.T est un moyen de libérer l'homme de sa lutte contre la nature et la recherche de moyen pour subsister. Le libéralisme est la conception négative du travail (labeur). Pour Marx  la D.T asservie l'homme et le transforme en bête de somme. Au lieu de développer ma faculté proprement humaine. L'homme est condamné à répéter la même tâche sans intérêt. La D.T vide le travail de sa signification proprement humaine.

     

    B/ Le travail aliéné ( alius ( latin ) = autre ) //// alienus = étranger

    D'abord un sens juridique, aliéné un bien c'est à dire le donner, le céder, le vendre c'est à dire ce déposséder. Le bien que je possédais, ne m'appartient plus, me devient étranger. Au XIXème, nous pouvons parler de l'aliéné mental (fou). Déposséder de la raison, ne s'appartient plus, étranger à lui-même. Marx a une perspective sociale et économique de l'aliénation. Si aliénation signifie dépossession, cela implique que quelque chose est possédé en propre. Le travail aliéné n'a de sens que si et seulement si on implique qu'il est une activité propre de l'homme, une activité volontaire, libre. Aliénation est le contraire de la liberté. N'a de sens que parce que l'homme est homme que par le travail, c'est une thèse anthropogène. L'objet nous intéresse dans la mesure où à travers l'homme exprime sa pensée, sa volonté, ce qu'il est. Le travail aliéné est une activité où l'homme ne peut plus se réaliser comme homme.

     

    1) Aliénation du produit, de l'objet, objective ( ou économique )

    Cette aliénation concerne le rapport du travail au produit du travail. Dans un monde gouverné par de nombreuses propriétés privées des moyens de production, les produits n'appartiennent pas aux travailleurs mais aux détenteurs de capitaux, ceux qui achètent la «Force de Travail».

    Le Capitalisme est un système social fondé sur une division de classe: le prolétariat et la bourgeoisie, détentrice des moyens de production, capitaux. Le but est de créer une valeur plus élevé que celle qu'elle coûte. Les produits échappent au contrôle du travailleur, à sa volonté. Pris dans un mouvement aveugle d'un système que cherche à accumuler des richesses. Il y a une automatisation du produit. La manière de produire n'est plus le résultat de sa volonté. Non seulement les produits échappent au travailleurs mais vont se retourner contre lui. Le mouvement de la richesse est cause de l'appauvrissement de l'ouvrier. Le travail rend les riches + riche et les pauvres + pauvre (concurrence entre les capitalistes qui va amener à la baisse de la rentabilité, renforcer l'exploitation du travail soit en faisant progresser les salaires plus lentement que la production soit en intensifiant le travail, un moyen nécessaire pour satisfaire ses besoins et celui de sa famille). L'ensemble du monde social, un monde étranger et hostile. De même pour la nature lié à l'exploitation de l'homme.

     

    2) Aliénation subjective ( de l'activité du travail )

    Elle concerne la dégradation physique et intellectuelle de l'activité du travail (Perte de soi). L'ouvrier est dépossédé de son activité vitale. L'activité n'est plus orientée vers une affirmation de soi, l'expansion de soi mais négation de soi par le dégoût, impuissance, souffrance, malheur. Au lieu d'actualisés des potentialités proprement humaine, le travail se réduit à un moyen de satisfaire ses besoins: «ce qui animal devient humain». Dans la satisfaction des besoins animaux, que le travailleur aliéné se sont pleinement existé: «ce qui est humain devient animal». Là ou l'homme devrait penser au travail, il est réduit à répéter des tâches ingrates, fatigantes, quasi instinctives.

     

    3) Aliénation de l'être générique de l'homme.

    De l'individu en tant que représentant de l'être humain et l'homme étranger à lui-même en tant qu'homme: c'est la déshumanisation. Le résultat des 2 précédents permet une conscience de lui-même à travers l'objet qu'il produit et dans la mesure où l'objet qu'il produit lui devient étranger, à lui-même. L'existence aliéné de l'homme est abstraite et doit s'abstraire au travail. Il y a perte du rapport à soi. Être aliéné s'est être étranger à soi (émotion, sensation, estime, faculté).

     

    Conclusion --› Ce qui est divisé ce n'est pas le processus mais l'individu. La division du travail fait du travail une nécessité et non plus le signe de la liberté/volonté. C'est pas le travail lui-même qui est aliénant mais l'organisation du travail qui fait du travail une activité aliénante.

     

    4) Le communisme comme réappropriation par les Hommes du sens de leur activités

    Marx dans L'idéologie allemande, nous fait la distinction entre société naturelle et société communiste. Il dit que dans une société naturelle: il y a opposition des intérêts, D.T forcée et activité exclusive. Tandis que dans une société communiste: intérêt particulier/commun, D.T volontaire et activité choisi et non exclusive. On dit naturelle ce qui apparaît comme un processus aveugle, d'une fatalité, qui échappe à la volonté. Ce qui transcende les individus individuellement et collectivement. L'effet de la DT est que le travail n'est plus l'expression de la volonté et cette absence de finalité est un signe d'aliénation. Les étapes de la volonté sont de concevoir un but, réfléchir aux moyens (pour parvenir à ce but), la décision et l'exécution. Dans le plan individuelle, une certaine singularité et dans le plan collective, déposséder l'histoire. La DT s'est transformé l'histoire en destin. Ce qui se joue dans le travail s'est la liberté individuelle et l'avenir des peuples. Tant que l'humain se développe selon une nécessité aveugle, il n'y a ni liberté individuelle, ni liberté collective. L'action politique est une lutte entre la société naturelle qui s'oppose au système économique . Le communisme est l'idée de l'homme peut choisir son action. Il y a une lutte politique, refus d'un développement économique autonome, régulation. Cependant nécessaire/inévitable de l'état des choses.

     

    Conclusion --› Avec le travail se joue autre chose qu'une question de survie, il se joue la question de la finalité de notre existence. Or, l'analyse purement économique du travail occulte la question de ces fins individuelle (ethniques) et collective (politique). Soit, en niant la façon dont le travail engage notre existence (la vie est ailleurs,loisirs, vacances...) soit en dissimulant l'aspect aliénant du travail en faisant de l'entreprise une grande famille. Soit en réduisant au minimum le rôle de l’État. Or, les grandes tragédies du XXe S, nous ont montrer que la DT autorise une certaine force de déresponsabilisation et a pu mettre au service les pires finalités politiques, exemple de la Shoah.

     

    C) Travail et Loisir --› Le loisir peut-il avoir un sens quand le travail n'en a pas? ( Cf P.Carles )

    Le travail peut être un danger (ex: travail à la chaîne, pour la survie). On travail par réflexe et non par intelligence. On finit par avoir peur d'aller au travail. Blesser au mains, ne plus pouvoir se servir de ces dernier, peau qui s'arrache. Ne plus pouvoir parler qui amène au dégoût de soi. On ne veut plus, plus faire de loisir.

     

    Spontanément, le travail apparaît comme une «malédiction salutaire», soumis à la D.T et à une somme de contraintes du à une organisation extérieure. Le travail va permettre d'avoir un salaire, et va permettre l'individu de s'exprimer dans ses loisirs, une libre expression de son corps et esprit («compromis fordien»), on s'aliène au travail mais on à la sécurité et bonheur.

    Toutefois, si le travail est l'action par laquelle l'homme réalise pleinement son humanité, identité, en le vidant de sa signification proprement humaine, ne risque t-on pas de vider avec lui le sens des loisirs. La qualité du travail n'a t-elle pas des répercussions sur la vie entière et donc la qualité des loisirs. Il n'y a t-il pas une unité profonde entre travail et loisir qui fait que le loisir peut devenir aliénante (Cf P Carles, main qui retrouve pas sa créativité ).

    Faut-il opposer travail et loisir de tel sorte que le sens du loisir soit indépendant du sens du travail ou bien doit-on reconnaître une interaction, un lien étroit, une unité profonde entre travail et loisir qui fait qu'on pourrait affirmer que lorsque le travail est aliéné, le loisir aussi. On pourrait tout autant s'épanouir dans le travail et le loisir.

     

    I/ Opposition/Différence: Le travail est une activité nécessaire, obligatoire, pénible voire aliénante alors que le loisir est une activité contingente, facile et épanouissante. Le travail est une nécessité vitale/naturelle. Elle est production de valeurs d'usages (ensemble de biens et service --› satisfaire besoins). Le loisir est contingent, divertissement, d'autre fin que lui-même, plaisir. Le travail est une obligation envers soi-même, autrui pour s'écarte du vice et de l'ennui, paresse: une forme de dignité. Il permet l'estime de soi. Le loisir est quelque chose d'improductive. Cependant, le travail est une activité pénible, transformation de la matière.Tout travail se heurte à une résistance, le réel, ce qui résiste à sa transformation, à sa domination. Ce qui met en échec une maîtrise. Le travail prescrit, travail vivant se heurte au réel, réinterpréter les règles on échoue, il y a de la souffrance: on mobilise ses ressources. Il y a également la pénibilité du au machine, à des contraintes liées à l'organisation du travail (horaire, objectif, règle...). Inversement, les loisirs s'est plutôt une détente, sans peine. Enfin le travail est aliénant (Cf Marx et cours: L'aliénation du travail amène à la division du travail, la spécialisation d'un domaine exclusif (répétition/travail à la chaîne) pour le profit tandis que le loisir est l'épanouissement de soi, libre expression du corps et de esprit.)

     

    II/ Le travail n'est pas toujours pénible et aliénante: Le travail peut être choisi par plaisir (peut être passion, peut donner un sens à l'existence). Le divertissement est productif et nécessaire. Le besoin de se divertir vient du besoin de travailler. (Nietzsche). La pénibilité du travail tend à s'estomper grâce aux progrès. Inversement, le loisir n'est pas absence d'effort. Le loisir est non librement choisi mais socialement déterminé. Tout loisir ne permet pas forcément l'accomplissement de soi. Le divertissement est puéril, stérile, dégradant où on reste passif, on se confondrait avec le temps vide où il ne faut surtout ne penser à rien.

     

    III/ Il existe une unité profonde entre travail et loisir

    Le travail et le loisir appartiennent à la même sphère économique. Le loisir est un moyen pour représenter le travail/force du travail: reprendre la production. Le loisir se confond avec une marchandise (Société des loisirs--› société de consommation, Cf Boudrillard). Le loisir s'est l'opium du peuple, empêche contestation/révolte. JC Michea,l'enseignement de l'ignorance dit que l'absence d'intelligence critique est nécessaire à l'expansion de la société, «tittytainment». Conséquence de cela, si le travail est aliéné, le loisir aussi. De plus, le loisir/travail ont la même fonction métaphysique: détourner de la pensée de la mort, misère de notre condition (Cf Pascal). Ils ont également la même fonction anthropologique, développer capacités proprement humaine.

    Conduire notre nature à des formes d'excellence. (sckolé)

     

    Conclusion --› Le travail et le loisir sont 2 activités, facteur d'humanisation et de perfectibilité lorsqu'elle permet aux individus de développer leurs facultés. Leur unité profonde nous amène aussi à penser quand vidant le travail de sa signification proprement humaine: vider le loisir de sa dimension social et spirituel.

     

    Appendices --› 3 textes sur le loisir et le divertissement

    Texte 1 --› Nietzsche, Humain, trop humain

    Il développe 3 thèses: origine du travail, origine du jeu et origine de l'art et de la philosophie.

    1) Le travail né du besoin: A l'origine du travail, on doit poser notre besoin naturel. Le travail est pensé comme un acte de transformation de la nature dans le but de produire les moyens de subsistance. Il y a répétition du travail qui devient une habitude, une disposition acquise qui résulte de la répétition d'un exercice ou d'un acte mais l'habitude c'est aussi, le fait d'une accoutumance, une «2nd nature». Le travail devient lui-même un besoin dans la mesure où son absence est vécu comme un manque, une insatisfaction. Le manque est traduction de ce manque créer par l'habitude de travailler. L'ennui s'est le désœuvrement (état de vie créer par le manque d'acte). Pour assouvir le besoin de travailler, on travaille + ( au-delà de la nécessité des besoins ).

     

    2) Définition paradoxal l.7-8: Le jeu comme travail, activité normalement désintéressé, gratuit pour le plaisir. Pour Nietzsche, une activité aussi besogneuse que le travail a le même but que le surcroît du travail, un travail au delà de la nécessité est improductif. Ce que le travail est au besoin, le jeu l'est au besoin de travailler: nous libère du besoin/de travailler. L'ennui n'est pas une disposition fondamentale de notre existence. Le travail l'éloignerait. Au contraire, l'ennui est la conséquence du travail. Le travail libère du besoin. Le jeu libère le besoin de travailler. Il y a des jeux dont on se libère pas, nous permet pas de sortir de l'ennui. (fortune, jeu avec les sentiments, celui qui s'amuse de tout, ne s'engage jamais dans l'existence). Le jeu peut perdre sa signification lorsqu'il s'oppose plus au travail.

     

    3) L'art et la philosophie sont au jeu ce que le jeu est au travail: L'homme, condamné au travail, peut désirer jouer. L'homme condamné au jeu par l'ennui, peut désirer autre chose que le jeu et travail (imposé par la vie). La création de l’œuvre d'art dépend de la liberté, l'individu. S'imposer lui-même ses propres buts. L'art (tout comme la philosophie) est une activité libre, désintéressé. C'est la création d’œuvre socialement inutile. C'est une activité individuelle. Tandis que le travail/le jeu est différent de l'individualité: «Le travail est la meilleure des polices», Aurore. Elle permet la sécurité. C'est 2 activités proprement humaine (art et philo): le travail, activité sérieux, pénible avec un besoin de patience et d'effort tandis que le jeu est une activité libre, désintéressé qui amène au plaisir. L'humanité se divise en besogneux (travail), les hommes oisifs (jeu) qui rêve d'autre chose et les artistes et philosophes qui s'impose une stricte discipline en vue de réalisé des œuvres qui expriment leur individualités. (Marcher--›contrainte (travail), danser--›s'affranchir de la tyrannie des besoins(jeu) et planer--›s'affranchir des impératives (bonheur) )

     

    Texte 2 --› Pascal, Divertissement

    Le divertissement est le 3ème acte d'une tragédie. Dans le 1ère acte s'est vanité et le 2ème acte s'est ennui.

    1ère acte--› vanité: Le «moi» veut se faire le centre de tout chose: La vanité nourrit cette illusion, relève de l'amour-propre. Le «moi» n'est pas ce que le sujet connaît de lui-même mais seulement de ce qu'il connaît de ce que les autres connaît de lui. L'Amour-propre s'est l'amour de l'image que les autres ont de moi. Le «moi» est une image imaginaire. Nous cherchons l'estime des autres, chercher à plaire. Tout faire pour paraître.

     

    2ème acte--› moment de l'humiliation du «moi» de la vanité: Découverte du néant que dissimuler le «moi». Par ce dévoilement, l'homme est mis en demeure de pensée. C'est une épreuve pénible, insupportable. L'ennui est l'expression de cette pensée de néant, de la mort, la possession 1ère.

     

    3ème acte --› les hommes n'ont pas d'autre issu que ce précipité dans le divertissement  Les hommes doivent se détourner la pensée de la mort et de l'incompréhension. L'enfant ne pense pas à sa condition. Le divertissement est néfaste, une épreuve, c'est la 2ème possession.

     

    Marque un progrès ou regard inconscient, innocent. Seul celui qui a été frappé par le malheur peut se divertir. L'erreur serait de condamner le divertissement comme futile. La Grandeur du Divertissement est de s'attacher à un objet. La passion attache tandis que l'ennui repousse l'objet. Rien m’intéresse, pas de divertissement serein, pas de repos possible pour l'homme. La stratégie du divertissement s'est la peur du vide, on cherche un point fixe. Une passion pâlit et subit. C'est différent de l'action. Quelque chose qu'on ne peut pas éviter. Je suis pas libre de m'ennuyer ni libre de cesser de m'ennuyer. L'objet du divertissement peut se confondre avec n'importe quoi comme un alibi. «On aime le jeu est pas le gain.». Le divertissement est une diversion mais aussi une esquive de la tâche de penser, penser comme il faut. «L'ordre de la pensée et de commencer par soi, par sa hauteur, sa faim, or à quoi pense le monde. Jamais a cela, mais à danser, à jouer de la lutte, à chanter, à faire des vers, à courir la bague....». Se faire roi, sans penser à sa condition.

     

    Texte 3: Aristote, La Politique

    Aristote montre quant à lui une distinction conceptuelle entre travail et loisir. Lorsqu'on travail on est dans la vie active qui amène à de la fatigue, tension, de ce fait il y a un remède: le jeu, amusement, délassement,détente qui amène au plaisir. Cependant le jeu n'est pas le loisir. Le sens du loisir est différent que le sens de l'époque contemporaine. La vie de loisir est supérieure à la vie active, alternance de sérieux et amusement: la seule à conduire au bonheur/félicité. Elle est «plus réellement une fin». On pourrait se poser la question sur la conception du loisir est qu'es-ce que «plus réellement une fin»? La fin s'est le but/objectif (contraire de moyen). Par exemple le bonheur (bien-vivre) est la fin suprême, fin en soi. La distinction d'Aristote entre ce qui est réellement une fin et ce qui ne l'est pas, provient d'une distinction entre 2 activités --› poesis ( création/fabrication --› non réellement une fin) et praxis ( action --› réellement une fin ).

    Le loisir relève de la praxis tandis que la vie active, de ce fait le travail relève de la poesis. Car elle suppose une technique, un savoir faire. La poesis consiste à produire. L'effet est une fin produite séparable de sa cause. On peut distinguer moyen/fin, commencement/l'achèvement ou encore cause/effet. L'artisan est représentation de la fin, du but et de achèvement.

    La praxis quant à lui consiste à fabriquer des objets pour le développement de vertus avec une fonction qui lui est propre. Chez l'homme, la praxis permet de développer ses vertus: parler, lire, écrire, jouer d'un instrument etc. Répéter des exercices qui ont des effets sur celui qui agit. L'effet n'est plus séparable de l'agent. La praxis est une fin plus extérieur à l'action/l'agent. Avec une pratique régulière, on acquiert des aptitudes nouvelles (valeur/compétence) pour parvenir à l'excellence. Une série d'actes créé en nous: la puissance est celle de les accomplir sans effort. Nous transforme, effet sur l'agent, rends plus digne, plus estimable avec des vertus éthiques comme la prudence, le courage (--›personne naît naturellement courageux,on le devient, pratique régulière), tempérance et justice. Effet sur celui qui agit.

    La poesis nous importe rien, aucun effet sur celui qui produit. C'est une dépense d'énergie, pénible, qui rend pas l'homme meilleur (plus digne, plus heureux, plus estimable). Le travail est une activité dégradante, indigne de l'homme, incompatible avec la dignité de l'homme libre. Elle est réservée aux esclaves, activité sans intérêt. La vie active est une production + consommation, échange. Le but s'est vivre (nécessité). La vie de loisir s'est éthique et politique et elle a pour but de bien vivre, atteindre le bonheur (choix). Le loisir est nullement un temps vide qui suit le travail pénible. C'est le temps où on s'instruit, le développement des aptitudes, une activité théorique, s'occuper de la vie publique. Elle amène la nature au sommet et développer l'esprit/raison (Zoom echan logon) pour amener au bonheur. De ce fait, le loisir est différent du jeu qui est un moyen en vue de reprendre le travail: un repos, remède (pharmakon) après activité sérieuse. Le jeu n'a pas de fin en lui-même (subordonné au travail) et le loisir se suffit à lui-même pour arriver au bonheur.

     

    III/ La technique est-elle dangereuse?

    Le moyen pour arriver à une fin utile peut être risqué, nuisible, néfaste, nocif, mauvais voir mortel (s'oppose à sécurité, bon, bénéfique, inoffensif, innocent). Elle est nuisible pour l'homme (sécurité, liberté), pour la nature (vie) mais aussi pour la tradition/rapport sociaux. Spontanément, la technique est un bien fait pour l'humanité, la condition même de l'existence humaine, le progrès, elle est inoffensive si on en fait un bon usage. Elle est neutre, tout dépend de l'utilisation qu'on en fait. La technique est quelque chose de positive qui sert à gagner du temps. Elle permet de réaliser de grands projets ( valeurs humaines ). Toutefois, il y a des effets négatifs sur l'humanité, peut se retourner contre nous, perte de contrôle. Anéantissement de l'homme à se produire lui-même des fins. La technique est-elle dangereuse dans son développement global (car dans son projet d'une maîtrise de la nature, elle menace les équilibres entre l'homme et la nature et entre les hommes eux-même) ou bien ne doit-on pas considérer la technique comme un simple moyen neutre et maîtrisable ? Si la technique peut conduire à l'anéantissement de l'homme, qui en est responsable? La technique ou derrière elle les décideurs ou derrière eux, la loi.

    Si on analyse la technique en terme de moyen alors elle apparaît comme neutre ( ni bonne ni mauvaise) et maîtrisable. Elle est un simple moyen indifférent aux fins poursuivies. Sa valeur dépend de l'usage qu'on en fait. Par exemple on accusera pas l'imprimerie d'éditer des mauvais livres mais l'auteur/l'éditeur. Dans son essence, la technique n'est pas condamnable. Elle n'est pas amoral (innocent, différent de responsabilité --› conscience / liberté), apolitique. Par exemple, on accuse pas le couteau qui tue une personne. Elle est plutôt immorale, agit contre la moral en ayant conscience de la morale. D'après R.Merle dans La mort est son métier qui donne l'exemple du Directeur camp de concentration (destructeur d'unité). La technique ne cherche qu'à obtenir un effet, une fin de manière la plus efficace, économique. Essence de l'outil est un fait positif, non condamnable. Il y a 2 vocations: facilité (gagner du temps) et permettre c'est à dire rendre possible les projets humains soumis à des grandes valeurs. Toutes ses finalités (voyager...) peut se faire si seulement l'humanité se réduisait au seul moyen de son corps. La technique est créatrice d'humanité. Il y a 2 erreurs à éviter: l'humanité a déjà existé une 1ère fois sans outil ( Cf homo fader ). Toute création technique est la création d'une nouvelle humanité qui se définit par un champ de possible. La deuxième erreur est de croire qu'il existe un visage modèle d'humanité une «norme» naturel Il n'y a pas de nature humaine. Toutefois, ce type de propos n'est pas neutre. Il y a toujours l'argument de la technique, technicien, technocrate. Par exemple le plaideur peut écarter toute condamnation. Cette argumentation, on le retrouve dès l'antiquité. Chez Platon, dans Gorgias, il nous parle de la rhétorique, un art de persuader par la parole ou autre moyen non rationnel qui est différent de convaincre qui est d'amener quelqu'un à reconnaître la vérité par des moyens rationnel. Marx, dans le livre 3 du Capital, dénonce la destruction des machines par les ouvriers de manière paradoxale. La machine est le fruit de l'ingéniosité de l'homme. C'est pas la technique qui déshumanise l'homme mais l'économie capitaliste. L'idée de neutralité est donc abstraite. Toute technique, rapport de production n'est pas neutre, ceux qui détiennent les machines ou pas. L'introduction d'une technique répond toujours à une fin déterminé à l'avance. Aucune technique n'est neutre sauf abstraction de son histoire: soupçon d'une non -neutralité. On peut donc critiquer cette neutralité: Il n'y a pas de moyen qui ne serait qu'un moyen pour parvenir à une fin. L'indifférence au valeur de ces fins est faux. La valeur, l'efficacité, rentabilité engendre des rapports sociaux différent. On pourrait se méfier de la neutralité: contrôle politique par la technique. Phèdre de Platon dans le mythe de l'invention de l'écriture veut nous montrer ce qu'on ressent comme problème: pouvoir de la raison. Est-elle toujours à la hauteur pour surveiller les machines? C'est pas la technique qui conduit les hommes à la perte mais le développement irréfléchi de cette technique. Elle est dangereuse. Il ne s'occuper que des moyens et pas aux fins que nous poursuivons. La question de l'anéantissement de l'homme est une question politique. A l'échelle familial, l' adulte responsable de l'outil mais a plus grande échelle le législateur. Si on méprise le contrôle politique, le développement technique aveugle, irréfléchi où les hommes suivraient intérêts particuliers: bien fait. Si il n'y a pas de réflexion sur les fins, il y a danger.


  • Commentaires

    1
    vivi
    Jeudi 2 Mai 2019 à 17:51

    bien mais dommage qu'il y ait tant de fautes d'orthographe !

    2
    Vendredi 3 Mai 2019 à 21:42

    J'ai corrigé, en diagonale, car je suis plus très actif, merci de votre commentaire, j'espère que ça pique moins les yeux.

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