• Attention, il ne s'agit en rien d'un exercice complet ou à recopier bêtement.

     

    Problématisation: Peut-on s'interroge sur la légitimité et tout d’abord sur la possibilité d’affranchir le travailleur de toute servitude, ce qui sous entend que le travail est perçu comme un esclavage, une malédiction, une corvée…
    Le travail est sans doute cela à l’origine (étymologie, origine biblique) mais il n’est peut-être pas qu’une
    malédiction, il est peut-être aussi un moyen de réalisation de soi ?
    Si la question se pose aujourd’hui c’est parce que nous vivons dans un société de loisirs qui n’aspire qu’à être en repos et que par ailleurs le chômage est considéré comme un fléau. Le travail est-il toujours une activité pénible ? Comment peut-on le rendre moins pénible et est-ce même possible ?
    On remarquera que la question présuppose que le travailleur subit une certaine servitude. On demande s'il est possible de faire que toute servitude née du travail disparaisse. Autrement dit, on ne négligera pas de poser la question de savoir si
    la servitude est d'abord nécessairement impliquée par l'essence même du travail, ou, au contraire, si la servitude est contingente, liée à certaines formes accidentelles du travail, à des formes historiques qui peuvent disparaître.

    La servitude est un état de dépendance qui peut prendre des formes diverses. Celle de l'esclave sur qui le maître a les droits qu'on a sur les choses, n'est pas exactement celle du serf féodal, personnalité juridique à laquelle certains droits sont reconnus. Quelles que soient ces formes, celui qui est asservi est privé de liberté(s). Il n'est pas, ou pas entièrement, maître de lui-même. On parle d'ordinaire d'aliénation pour désigner la dépendance à un autre que soi. Si l'aliénation est alors asservissement, l'absence d'aliénation n'est pas encore synonyme de liberté, dans la mesure où l'on peut dépendre de contraintes autres.
    Il convient de chercher en quel sens le travail asservit le travailleur, parce que le sentiment qu'on a d'être aliéné ne peut pas suffire à déterminer la nature de l'aliénation. Il n'est a priori pas impossible que certains êtres se sentent écrasés par la tâche la plus légère, ou, inversement, que des travailleurs exploités se disent heureux dans leur travail et croient s'y épanouir. Une réflexion qui se contenterait de ces témoignages contradictoires n'analyserait pas plus les liens qui peuvent exister entre travail et servitude que celle qui ne serait sensible qu'à l'extrême variété des travaux concrets et donc des situations particulières.
    Il faut sans doute différencier les formes que peut prendre le travail. Selon la place qu'il occupe dans la division sociale du travail, à un moment donné de l'histoire, un travailleur ne rencontre pas les mêmes servitudes. Mais il faut aussi comprendre que les travaux concrets s'inscrivent toujours dans
    un procès général du travail. Dans cette perspective de travailleur est-celui qui participe au processus de transformation consciente et intelligente de la nature par laquelle sont produits des objets utiles.
    C'est donc sur le plan de ce travail essentiel qu'on demande quelles peuvent être les servitudes qu'affronte le travailleur, et s'il lui est possible de s'en affranchir. Les servitudes qui résultent de tel ou tel travail ou de telle ou telle organisation du travail n'ont pas en effet un caractère insurmontable ; celles qui seraient inhérentes à l'essence même du travail apparaîtraient au contraire comme incontournables.

    L'homme est un être de besoin:
    L'homme ne peut pas échapper aux nécessités impérieuses que lui impose sa nature; celles-ci ne sont pas constituées par la conscience qu'il en a, à la différence du désir. Outre cette dimension essentiellement involontaire, le besoin semble se caractériser par sa pluralité: on peut avoir un désir ou, mieux encore, une passion, le besoin, en revanche, n'est jamais singulier; il y a, en effet, autant de besoins que de fonctions du corps. Ce dernier caractère a une incidence politique: comment concevoir la satisfaction de la pluralité des besoins? Faut-il envisager une division individuelle des tâches, le même individu divisant son temps en autant de travaux qu'il y a de types de besoins ou faut-il envisager une division sociale reposant sur la spécialisation?
    La deuxième solution, qui suppose une classification des travaux correspondant aux besoins, semble devoir être retenue. L'argumentation consiste à réfuter
    la division individuelle du travail en montrant son impossibilité. Cette solution ne serait en effet envisageable qu'à la condition de supposer que chacun puisse accomplir toutes les tâches qui lui sont nécessaires,
    ce qui est fort douteux: l'inégalité de fait des aptitudes et des compétences ensuite, le travail ne fixe pas sa règle aux choses, il doit se régler sur elles : le moment favorable doit être saisi sans délai; si donc plusieurs tâches doivent être accomplies au même moment, il faut nécessairement être plusieurs. L'égalité n'est donc pas le fondement concret de la société: des individus égaux n'ont rien à attendre les uns des autres et ne peuvent donc former une société, tout au plus constituent-ils un attroupement. La société véritable, la société politique, fondée sur une complémentarité organisée des fonctions en vue du bien commun suppose interdépendance. Ainsi peut-on dire que l'individu solitaire n'est au fond qu'une vue de l'esprit, une abstraction.

     


  • Commentaires

    1
    Roger Éric
    Dimanche 14 Juin 2020 à 10:05
    Merci
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